Des sociétés de conseil se profilent dans le domaine de l'asile

AWP

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Le cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) prépare une offre dans le domaine en Suisse et il pourrait être concurrencé par McKinsey, qui détient des mandats d’asile internationaux.

Les sociétés de conseil s’intéressent de plus en plus au domaine de l’asile. Le cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) prépare une offre dans le domaine en Suisse et il pourrait être concurrencé par McKinsey, qui détient des mandats d’asile internationaux.

PwC est depuis quelque mois en discussion avec la Croix-Rouge suisse (CRS) pour préparer un appel d’offre sur l’asile. Sa porte-parole Eva Oberholzer a confirmé lundi cette information de la «NZZamSonnstag». Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) ne publiant pas son appel d’offre avant le mois de juin, PwC ne peut pas encore dire exactement quelle forme prendrait sa participation.

Plus exactement, il s’agit d’un contrat de conseil juridique gratuit et de représentation dans les centres d’asile. En plus de son expérience dans le secteur public, PwC dispose de grandes compétences dans le domaine des conseils juridiques, selon Mme Oberholzer.

PwC a déjà travaillé sur des projets concrets en Allemagne et au Pays-Bas, notamment sur un projet à Berlin, pour préparer les demandeurs d’asile au marché du travail.

McKinsey conseille l’Allemagne

Le cabinet de conseil international McKinsey est lui aussi très actif dans le secteur de l’asile. Par exemple, il a réalisé un mandat, d’un montant de 1,8 million d’euros, lors de la crise des réfugiés de l’été 2016 pour le gouvernement allemand.

Ses consultants ont émis comme recommandations, entre autres, d’augmenter la pression sur les demandeurs d’asile déboutés et de créer un système d’incitation financière avec des taux de subvention plus élevés.

Selon le porte-parole de McKinsey Suisse, Johannes Berchtold, «un engagement en Suisse serait concevable». Le cabinet investit d’ailleurs massivement dans la recherche sur les questions de migration et d’asile aux niveaux mondial et européen. McKinsey ne veut toutefois pas présenter d’offre dans le domaine du conseil juridique, car il n’offre généralement pas de ce genre de service, selon le porte-parole.

«Humanitaire dans le milieu économique»

La CRS n’a jusqu’à présent jamais travaillé avec des sociétés de conseil sur la question de l’asile, a précisé à l’ats Sabine Zeilinger, porte-parole de l’organisation. En tant qu’experte dans les domaines de la procédure, des conseils aux demandeurs d’asile et de l’assurance qualité, la CRS pourrait profiter de complémentarité avec PwC, spécialisé dans la représentation juridique individuelle.

En outre, la CRS est intéressée à «utiliser un partenariat public privé pour amener le sujet humanitaire dans le milieu économique». A l’heure actuelle, les principaux acteurs dans le conseil juridique aux demandeurs d’asile sont notamment Caritas, l’Entraide protestante suisse (EPER) et l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR).

Le porte-parole de Caritas, Stefan Gribi, n’a pas voulu faire de commentaires sur la procédure d’attribution du SEM à venir. Une fois l’appel d’offres connu, Caritas décidera s’il convient de postuler ou non.

Modèle de référence

Il y a trois ans, McKinsey avait rédigé un calcul de rentabilité pour la restructuration de la zone d’asile sur la base d’un centre de test à Zurich pour le SEM. Le Secrétariat d’Etat n’a confié aucun mandat à de grandes sociétés de conseil, selon son porte-parole, Lukas Rieder.

Après l’appel d’offres pour le mandat de conseil juridique cet été, les mandats pour les services de soins et les services de sécurité seront annoncés en 2019.

Dans le cadre de la révision de la loi sur l’asile, les procédures d’asile ont été modifiées ces dernières années pour accélérer les procédures. Pour PwC, la réforme de l’asile avec la restructuration du système d’asile est centrale en Suisse et, selon Mme Oberholzer, il pourrait servir de modèle de référence pour d’autres pays.