Credit Suisse relève ses prévisions pour le PIB suisse

AWP

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L’économie suisse connaît un «mini-boom», selon les experts de la banque. Ils tablent sur une croissance de 2,2% en 2018.

Les économistes de Credit Suisse (CS) ont relevé leurs prévisions pour le PIB suisse. Désormais, ils s’attendent à une croissance économique de 2,2%, après avoir tablé sur 1,7% précédemment. Les moteurs de croissance pour l’économie suisse seront la demande étrangère et les investissements en hausse des entreprises. Le premier relèvement des taux de la Banque nationale suisse (BNS) n’est attendu qu’en mars 2019.

L’économie suisse connaît un «mini-boom», selon le rapport de l’établissement «Monitor Suisse» publié mercredi pour le 1er trimestre 2018. La solide conjoncture mondiale donne des ailes aux industries d’exportation, expliquent les économistes. L’affaiblissement du franc par rapport à l’euro est également un soutien sur le plan des bénéfices. Les perspectives conjoncturelles associées aux bénéfices en hausse devraient soutenir les investissements.

La consommation privée devrait progresser plus modérément. L’immigration reste plus retenue par rapport aux années précédentes et les salaires réels n’enregistrent que de faibles hausses (+0,2%). En 2018, le solde migratoire net devrait se porter à 50’000 personnes en Suisse. La croissance des investissements dans le bâtiment devrait ralentir en raison de taux de vacance en hausse et de perspectives haussières pour les taux.

La Banque nationale suisse (BNS) devrait relever ses taux en mars 2019, pour la première fois depuis 2007, selon les attentes des économistes de Credit Suisse. La normalisation de la politique monétaire se fera avec prudence et en ligne avec la Banque centrale européenne (BCE). Toutefois, une hausse plus agressive que les 25 points de base attendus est également un scénario envisageable.

L’IMMOBILIER EN ZONE DE RISQUE

Si l’endettement de l’Etat et des entreprises en Suisse fait partie des plus faibles en comparaison internationale, celui des ménages s’inscrit à un niveau «record» en raison des hypothèques, soulignent les analystes. Un effet de levier lié au relèvement des taux aurait un effet «considérable» sur le budget des ménages. Si les taux hypothécaires étaient actuellement au niveau de ceux de 2007, les ménages devraient débourser le double pour financer leur emprunt.

La consommation privée ne devrait toutefois pas être beaucoup influencée par les changements de taux, dans la mesure où la plus grande part des hypothèques est à taux fixe et le taux de propriétaires reste faible.

Les intérêts en hausse sont un risque pour le marché immobilier, dans la mesure où cela renforce la pression sur la valeur des biens et provoque une hausse des coûts de financement. Les mesures de protection des banques et des autorités limitent toutefois les risques, estiment les auteurs du rapport.