Credit Suisse: Ethos s’oppose à la réélection d’Urs Rohner

AWP

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La fondation pour un investissement durable recommande également de refuser de la décharge aux administrateurs et à la direction générale.

Ethos émet mardi des consignes de vote pour le moins contestataires en préambule à l’assemblée générale de Credit Suisse agendée au 30 mars. La fondation pour un investissement durable recommande notamment de barrer la route à un nouveau mandat d’Urs Rohner à la présidence de la banque aux deux voiles, en plus du refus de la décharge aux administrateurs et à la direction générale.

Pour justifier cette prise de position, Ethos évoque mardi dans un communiqué, les «graves manquements constatés suite à l’affaire de surveillance d’anciens cadres» en 2019. Ce scandale a mené à la démission du directeur opérationnel Pierre-Olivier Bouée l’automne dernier. L’ex-patron de Credit Suisse Tidjane Thiam a été remercié en février dernier, également suite à cette affaire.

Les filatures successives de cadres ont entaché la réputation de la banque. La non-réélection d’Urs Rohner doit permettre de «restaurer la confiance des actionnaires», affirme la fondation.

La surveillance a notamment visé le banquier star Iqbal Khan, parti chez le concurrent UBS où il codirige actuellement la division de gestion de fortune. Ethos reproche par ailleurs à Credit Suisse de ne pas avoir fourni d’explication sur les raisons qui ont permis à M. Khan de rejoindre une banque rivale sans respecter le délai de six mois généralement imposé lors de ce genre de transfert.

Pas de cadeaux aux actionnaires

La fondation préconise aussi de livrer un avis défavorable sur le rapport de rémunération et de s’opposer aux projets en la matière pour l’organe de surveillance comme pour le comité exécutif, selon des consignes de vote. Les montants prévus ne prennent pas suffisamment en considération le dégât d’image subi par la banque aux deux voiles suite à l’affaire de surveillance.

Les établissements financiers doivent conserver le plus de liquidités possibles, dans un contexte très incertains marqué par le coronavirus. Cette situation pousse Ethos à s’opposer au maintien du dividende de 0,2776 franc par titre - même dans sa version «divisée» en deux versements - et au programme de rachat d’actions prévu par le géant zurichois.

L’heure n’est pas aux sucreries destinées aux actionnaires, semble dire la fondation.

Dans le sillage de ces recommandations, Ethos fournit également celles pour l’assemblée générale de l’autre grande banque suisse, UBS. Comme pour Credit Suisse, la proposition de dividende de 0,73 dollar par action (deux versements également) fait l’objet d’un refus de la part de l’institution genevoise, pour les mêmes raisons.

Tous les points ayant trait aux rémunérations des dirigeants ne trouvent également pas grâce aux yeux de la fondation. En revanche, le président Axel Weber est soutenu par Ethos.

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