COVID-19: le Conseil fédéral étend les mesures à toute la Suisse

AWP

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Boîtes de nuit fermées, restrictions pour les restaurants et interdiction des manifestations de plus de 50 personnes dès jeudi.

Discothèques et boîtes de nuit closes, tables de quatre dans les restaurants et les bars, manifestations limitées à 50 personnes: le Conseil fédéral adapte sa stratégie contre le coronavirus. Les mesures entrent en vigueur jeudi pour une durée indéterminée.

«Nous devons prendre des mesures fermes, partout, sur l’ensemble du territoire, sans paniquer», a expliqué le ministre de la santé Alain Berset mercredi. Ces mesures entravent la vie sociale et économique, mais elles sont indispensables pour ralentir la progression des nouvelles infections.

Les cantons peuvent aller plus loin en fonction de leur situation. «Nous sommes prêts à envisager d’autres mesures plus strictes si nécessaires», a ajouté M. Berset.

Les tenanciers de discothèques, boîtes de nuit et autres lieux de danse de toute la Suisse devront fermer les portes de leurs établissements. Le risque de propagation du virus est particulièrement élevé dans ces endroits, a relevé le conseiller fédéral.

Les restaurants et les bars devront arrêter leur service de 23h00 au plus tard à 6h00. Seules quatre personnes pourront se regrouper par table, mais une exception sera faite aux familles avec enfants. Les réunions de famille ou entre amis dans le cercle privé seront limitées à dix personnes, en raison du nombre élevé de contaminations dans ce cadre.

Pas plus que 50 personnes

Les manifestations publiques ne pourront pas accueillir plus de 50 personnes. Cette mesure concerne notamment les matchs de ligues de hockey ou de football, les spectacles, les messes, les mariages ou les enterrements.

En revanche, les assemblées parlementaires et communales pourront avoir lieu. Les manifestations politiques et les récoltes de signatures pour des référendums ou des initiatives sont possibles, selon les mesures de protection déjà en vigueur.

Les sportifs et les artistes professionnels pourront continuer leurs entraînements, leurs compétitions, leurs répétitions et leurs représentations, mais avec un public réduit. Les chorales d’amateurs ne pourront plus répéter, contrairement aux professionnels.

Amateurs masqués

Les activités sportives et culturelles de loisirs ayant lieu à l’intérieur sont limitées à quinze personnes. Les distances et le port du masque devront être respectés. Dans les grandes halles, le masque n’est pas obligatoire si la distance est garantie.

Les sports de contact (football, hockey, basketball, sports de combat, danse sportive) sont interdits. Les entraînements individuels sont possibles.

A l’extérieur, si la distance est respectée notamment à vélo ou lors d’un jogging, le port du masque n’est pas exigé. Les activités sportives des enfants et des adolescents de moins de 16 ans ne sont soumises à aucune restriction. Seules les compétitions ne sont pas autorisées.

L’enseignement dans les universités et autres hautes écoles se fera à distance dès le 2 novembre. Les leçons dans les écoles obligatoires et le secondaire II (gymnases et écoles professionnelles) pourront se donner en présentiel.

Port du masque obligatoire à l’extérieur

Le port du masque sera imposé dès jeudi à l'extérieur, dans les endroits à forte fréquentation comme les terrasses de restaurants, les abords de magasins ou les marchés de Noël. 

Depuis le 19 octobre, le port du masque est obligatoire dans tous les espaces publics clos, quais de gares, arrêts de bus et aéroports inclus. Désormais, il faudra s'équiper partout où la distance de précaution ne peut pas être tenue, à l'intérieur comme à l'extérieur.

Cela concerne les zones piétonnes très fréquentées, les espaces extérieurs d'installations et d'établissements de type magasins, théâtres, cinémas, salles de concert, restaurants, bars ainsi que sur les marchés et les marchés de Noël.

Le masque sera aussi obligatoire dans les écoles du niveau secondaire II, soit le niveau qui succède à l'école obligatoire. Il sera aussi de mise partout au travail, sauf là où les distances peuvent être respectées ou dans les bureaux individuels. Le télétravail doit être privilégié par les employeurs. La protection des collaborateurs doit être assurée.

Les enfants de moins de 12 ans sont exemptés. Tout comme les personnes qui peuvent invoquer des raisons médicales. Les clients de restaurants et de bars peuvent l'enlever une fois assis. Plusieurs cantons avaient déjà pris les devants la semaine passée.

Les indemnités sont étendues aux travailleurs sur appel
Les travailleurs sur appel avec un contrat à durée indéterminée bénéficieront également d’indemnités en cas de réduction des horaires. Le Conseil fédéral a modifié mercredi, avec effet rétroactif au 1er septembre 2020, l’ordonnance sur l’assurance-chômage.
Le Parlement a décidé de cette extension lors de la session d’automne. Le Conseil fédéral a réglé le droit et le versement des indemnités. Les travailleurs sur appel doivent travailler au sein de l’entreprise depuis au moins six mois pour en bénéficier. Le droit est limité au 30 juin 2021.
«On dispose des bons instruments pour gérer la crise», a déclaré le chef du Département fédéral de l’Economie, Guy Parmelin. La loi COVID-19, entrée en vigueur le 25 septembre, constitue désormais la base pour prendre des mesures ciblées visant à atténuer les conséquences économiques. La plupart des mesures sont encore en place. Contrairement à ce qui s’est passé au printemps, la latitude du gouvernement reste dans les limites du droit ordinaire.
Les mesures à disposition sont les suivantes: il y a les prestations de soutien de l’assurance-chômage, notamment l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail. Le Conseil fédéral a porté la durée de perception de 12 à 18 mois. Il analyse actuellement une suppression du délai de préannonce de dix jours en cas de décision de fermeture par les autorités cantonales.
La loi COVID offre en outre la base qui permet de donner accès à l’allocation pour perte de gain COVID aux indépendants et aux personnes dans une position assimilable pour surmonter l’épidémie. La Confédération peut aussi cofinancer des mesures cantonales applicables aux «cas de rigueur» pour les entreprises particulièrement touchées.
L’ordonnance sur les cas de rigueur fera l’objet d’une consultation accélérée. Différentes mesures sont analysées, dont notamment des aides à fonds perdu, a précisé Guy Parmelin. Une entrée en vigueur le 1er janvier 2021 est visée. Enfin, la loi COVID prévoit des mesures de soutien pour les domaines du sport, de la culture et des transports publics.
Les mesures prises à ce jour se sont révélées efficaces et bien ciblées. Le Conseil fédéral suit l’évolution économique de près et examine constamment les éventuelles mesures qui pourraient être prises.
Le Département fédéral des finances et celui de l’Economie ont été chargés d’analyser l’impact des mesures sanitaires prises aujourd’hui pour déterminer si d’autres sont nécessaires. «Le cas échéant, nous les prendrons», a déclaré le Vaudois.

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