Coronavirus: le G20 va injecter 5’000 milliards dans l’économie

AWP

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«Nous sommes fermement résolus à présenter un front uni contre cette menace commune», ont déclaré les représentants des grandes puissances mondiales.

Le président du Conseil européen Charles Michel en visioconférence. ©Keystone

Les vingt premières puissances économiques ont promis d’injecter plus de 5’000 milliards de dollars dans l’économie et de faire «front commun» face au nouveau coronavirus et au risque de récession, à l’issue jeudi d’un sommet virtuel du G20 présidé par Ryad.

Le bilan mondial de la pandémie de COVID-19 a dépassé les 21’000 morts et enfermé chez eux plus de trois milliards de personnes. Et les grandes puissances s’activent pour atténuer les effets de cette situation inédite sur leur économie.

Sous la présidence du roi Salmane d’Arabie saoudite, ce sommet extraordinaire a réuni les chefs d’Etat américain Donald Trump, russe Vladimir Poutine, français Emmanuel Macron et les autres dirigeants du G20 qui ont discuté par visio-conférence de la réponse à apporter à la menace de récession.

Face à un virus «qui ne connaît pas de frontières», les membres du G20 ont appelé dans leur communiqué final à la «solidarité», à la «transparence» et à la coopération avec les institutions internationales pour «rétablir la confiance, préserver la stabilité financière et ranimer la croissance».

«Nous injectons plus de 5’000 milliards de dollars dans l’économie mondiale, dans le cadre de politiques fiscales ciblées, de mesures économiques et de plans pour contrer les impacts sociaux, économiques et financiers de la pandémie», ont-ils souligné.

Selon une source chinoise, sur les 5’000 milliards, la Chine, d’où l’épidémie est partie, a à elle seule «communiqué» le chiffre de 344 milliards -principalement en mesures fiscales.

Lors de la réunion, le président chinois Xi Jinping a appelé les pays du G20 à abaisser leurs droits de douane, sujet de tensions entre Pékin et Washington, et à faciliter les flux commerciaux.

Dans leur communiqué, les pays du G20 se sont engagés à «éviter les interférences non nécessaires à la circulation et au commerce international».

Aide aux plus pauvres

Mercredi, l’agence de notation financière Moody’s a averti que les économies du G20 devraient toutes être en récession cette année en raison de la pandémie.

Globalement, ces pays devraient subir une contraction de 0,5% de leur produit intérieur brut (PIB). Aux Etats-Unis, cette baisse sera de 2% et dans la zone euro de 2,2% (1,4% en France).

«Les économies du G20 vont subir un choc sans précédent dans la première moitié de l’année et se contracteront sur l’ensemble de l’année avant de rebondir en 2021», estime l’agence, qui chiffre cette reprise l’an prochain à 3,2% en moyenne.

Alors que plusieurs pays riches ont dévoilé des plans de relance colossaux, les inquiétudes s’intensifient pour les pays pauvres qui n’ont pas accès aux marchés des capitaux et pas de services de santé adéquats.

Le G20 a appelé dans son communiqué les institutions internationales, dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds monétaire international (FMI), à «aider les pays émergents et en développement à faire face aux chocs sanitaires, économiques et sociaux du COVID-19».

«Il est de notre responsabilité de tendre la main aux pays en développement (...) en leur permettant de renforcer leurs capacités et d’améliorer leurs infrastructures afin qu’ils surmontent cette crise et ses répercussions», avait souligné le roi saoudien pendant la réunion.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’OMS, avait exhorté le G20 à offrir son soutien aux «pays à faible et moyen revenu», notamment d’Afrique subsaharienne. Et le FMI et la Banque mondiale l’avaient appelé à suspendre le paiement des dettes des pays les plus pauvres.

«Meilleures chances»

Le sommet a eu lieu alors que les dirigeants du G20 sont plus divisés que lors des sommets ayant suivi la crise financière de 2008.

Mercredi, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a pris la Chine pour cible, affirmant que le G7 avait constaté «une campagne intentionnelle de désinformation» de Pékin au sujet du virus.

Les prix du pétrole, déprimés par l’impact de l’épidémie sur la demande, sont au centre de tensions entre Moscou et Ryad, les Saoudiens s’étant livrés aux plus fortes baisses de prix en deux décennies en représailles au refus de la Russie de réduire la production pour soutenir les cours.

«Si les dirigeants du G20 peuvent mettre la politique de côté et parvenir à un accord collectif, les pays auront de meilleures chances de réussir et/ou d’apporter plus de stimulation» à l’économie, explique à l’AFP Markus Engels, de la Global Solutions Initiative.

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