Alain Berset élu secrétaire général du Conseil de l’Europe

AWP

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L’Ukraine sera la priorité de l’ancien président de la Confédération, qui a appelé tous les pays membres à s’engager «au plus haut niveau» en faveur de Kiev.

©Keystone

 

Six mois après avoir quitté le Conseil fédéral, Alain Berset est devenu mardi soir le premier Suisse élu secrétaire général du Conseil de l’Europe. L’Ukraine sera la priorité du Fribourgeois, qui a appelé tous les pays membres à s’engager «au plus haut niveau» en faveur de Kiev.

L’ancien ministre socialiste, 52 ans, a obtenu le plus de voix (114) au deuxième tour de scrutin devant l’Assemblée parlementaire de l’organisation, à Strasbourg.

L’ex-président de la Confédération, qui partait favori, a été préféré à l’ancien ministre estonien de la culture Indrek Saar (85 voix) et au Belge Didier Reynders (46), commissaire européen sortant à la Justice, pour prendre la tête de l’organisation. Celle-ci regroupe 46 Etats, dont les 27 de l’UE. La Suisse en est membre depuis 1963.

Task force pour l’Ukraine

Le candidat suisse était déjà sorti en tête à l’issue du premier tour. Dans une brève allocution juste après son élection, M. Berset s’est félicité du fort soutien reçu de son pays. Il a réaffirmé l’importance de la démocratie et de la défense des droits de l’homme et de l’Etat de droit, qui figure au coeur de l’activité de l’organisation.

L’Ukraine sera sa priorité, a-t-il dit devant les journalistes. Il a annoncé sa volonté de mettre en place rapidement au sein de l’institution une task force sur ce conflit. M. Berset se déclare favorable à une Ukraine «libre et souveraine».

Il a appelé à des «engagements au plus haut niveau de tous les Etats membres» en faveur de Kiev et souligné l’importance d’un appui plus large, en dehors du continent, pour ce pays attaqué par la Russie.

La Suisse, un membre «fier et engagé»

Interrogé sur la Suisse, le secrétaire général élu a déclaré que le Conseil de l’Europe était une institution très importante pour le continent et pour la Suisse. La Confédération est un membre «fier et engagé» du Conseil de l’Europe, au même titre que les 45 autres Etats membres, a-t-il relevé.

Dans les autres thèmes qu’il entend affronter, Alain Berset a encore mentionné l’érosion de la démocratie et la lutte contre la désinformation.

Le secrétaire général dirige l’organisation du Conseil et assume la responsabilité générale de la direction stratégique. Il joue un rôle de représentation vis-à-vis des autres institutions. Cette fonction est occupée depuis 2019 par la Croate Marija Pejcinovic Buric. La passation de pouvoir est prévue pour le 18 septembre prochain.

Alain Berset dirigera quelque 1800 personnes et aura la responsabilité d’un budget annuel de quelque 625 millions d’euros. Il travaillera étroitement notamment avec la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et, bien sûr, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

«Historique» pour le PS

Dans un communiqué, le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis, dont le département s’est engagé en faveur de l’ancien ministre suisse, a félicité Alain Berset et lui a souhaité «plein succès».

Le PS Suisse a salué cette élection qu’il qualifie d’»historique». «Avec Alain Berset, c’est une des figures de proue de la politique suisse qui dirigera l’une des institutions les plus importantes de la construction européenne», a déclaré le co-président du parti, le conseiller national Cédric Wermuth (AG).

Co-président du groupe socialiste aux Chambres fédérales, le conseiller national Samuel Bendahan (VD) souligne l’»habileté diplomatique» de son camarade de parti, qui devrait exceller à Strasbourg. Dans un communiqué, le gouvernement fribourgeois se dit «heureux de voir le canton représenté au plus haut échelon de cette instance européenne».

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