Christine Lagarde prône une Union des marchés de capitaux verts

AWP

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«Un impératif face aux besoins énormes d’investissements», selon la présidente de la Banque centrale européenne.

La transition écologique offre une «opportunité unique» d’unifier les marchés de capitaux dans l’UE, un impératif face aux besoins énormes d’investissements, a déclaré jeudi la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, lors d’une conférence européenne.

«Je crois que la transition verte nous offre une opportunité unique de construire un marché des capitaux véritablement européen qui transcende les frontières nationales - ou ce que j’appellerais l’Union des marchés des capitaux verts», a déclaré Mme Lagarde lors d’une intervention en vidéo.

Evoquée depuis longtemps, l’intégration des marchés de capitaux à l’intérieur de l’UE demeure très incomplète, même si de nombreuses initiatives ont vu le jour pour développer le financement de l’économie, qui repose essentiellement sur les crédits bancaires, via un recours plus important aux investisseurs institutionnels tels que les fonds de pension, les assurances ou les ménages.

Pour que l’Europe atteigne ses objectifs de baisse progressive des émissions de CO2, des investissements majeurs sont nécessaires et une fragmentation entre les marchés financiers nationaux «pourrait limiter notre capacité à financer les investissements futurs», a souligné la Française.

La récente proposition de la Commission européenne d’harmoniser les règles sur les informations relatives au développement durable des entreprises est «un élément clé» pour renforcer cette intégration, a-t-elle souligné.

Mais il manque encore une «supervision européenne adéquate des produits financiers verts» aboutissant à leur décerner un label officiel, de même qu’un «traitement fiscal harmonisé» pour les investissements dans des produits de financement durable.

Le besoin en investissements dans l’UE s’annonce colossal, estimé à environ 330 milliards d’euros par an pour financer les efforts en matière de climat et d’énergie, auxquels s’ajoutent environ 125 milliards d’euros par an pour mener à bien la transformation numérique.

L’Europe s’est déjà établie comme une place de choix pour l’émission d’obligations vertes, qui financent des projets aidant au développement durable. Et pour conforter cette tendance, la Commission européenne placera sous peu 225 milliards d’euros d’obligations vertes dans le cadre du plan de relance postpandémie dit «Next Generation EU».

Mais si l’UE «ne peut pas fournir les services que recherchent les investisseurs et les émetteurs étrangers, ils iront ailleurs», prévient Mme Lagarde.

L’ouverture des marchés de capitaux nationaux et leur harmonisation à part entière «prendra du temps», a-t-elle concédé.

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