Ceva et CMA CGM offrent une sortie honorable aux actionnaires critiques

AWP

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Le conseil d’administration de Ceva conseille de rejeter l’offre de rachat de CMA CGM, estimant le prix proposé très fortement inférieur à la valorisation de l’entreprise.

Le groupe zougois Ceva Logistics et son actionnaire de référence CMA CGM offrent une porte de sortie aux investisseurs critiques, par le biais de l’offre de rachat lancée en octobre. Les autres actionnaires sont priés refuser la proposition de l’armateur français.

Le conseil d’administration de Ceva conseille de rejeter l’offre de rachat de CMA CGM, estimant le prix proposé de 30 francs par action très fortement inférieur à la valorisation de l’entreprise, indique-t-il lundi dans un communiqué de presse.

L’organe de surveillance du logisticien zougois a fait appel à des conseillers externes pour arrêter son opinion sur l’offre de rachat de CMA CGM. Ces recherches, qui prennent en considération le développement du groupe jusqu’en 2023, ont permis de situer la valorisation moyenne de l’entreprise à 40 francs par titre.

Le titre Ceva a clôturé à 30,00 francs, en hausse de 0,5%, dans un SPI en recul de 0,64%.

La proposition CMA CGM fait écho à celle du danois DSV, lancée en octobre au même prix de 30 francs par titre, une tentative ayant échoué devant les réticences de Ceva et de son actionnaire de référence.

L’offre actuelle doit donc être jaugée à l’aune de la précédente. Le conseil d’administration de Ceva la considère comme une solution raisonnable pour certains actionnaires voulant se retirer, vraisemblablement ceux qui avaient pris fait et cause pour DSV.

Entre les lignes, la société française ne dit pas autre chose. «La recommandation (...) de ne pas apporter les titres à l’offre en cash de CMA CGM est faite en parfait accord avec CMA CGM, et est totalement en ligne avec le plan de développement annoncé à la fin du mois de novembre dernier», affirme un porte-parole dans un prise de position écrite à AWP.

Le conseil d’administration de Ceva croit en effet, comme CMA CGM, au potentiel de création de valeur du projet industriel et des synergies entre les deux groupes, poursuit l’armateur marseillais qui détient un tiers du capital-actions du logisticien.

Prise de contrôle attendue

L’offre se tiendra entre le 12 février et le 12 mars, selon les indications du prospectus publié lundi par le groupe français. La procédure prendra fin à mi-avril.

«Je crois que les actionnaires qui maintiendront leur investissement obtiendront davantage de valeur», surenchérit Rolf Watter. L’offre devrait néanmoins rencontrer un certain succès, selon le président de Ceva. «En fin de compte, nous nous attendons à ce que la participation de CMA CGM augmente à quelque 50-60%.»

Si le groupe français venait à prendre le contrôle de Ceva, cela précipiterait le remboursement d’une partie «significative» de la dette de la société zougoise. Cette dernière planche actuellement sur un nouveau modèle de financement afin de parer à cette éventualité.

D’ici 2021, les recettes du groupe sis à Baar devraient dépasser 9 milliards de dollars (8,92 milliards de francs), avec une croissance organique annuelle de 5%. Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) est attendu entre 470 et 490 millions, contre 380 millions en 2017.

Dans son communiqué, le conseil d’administration de Ceva renouvelle sa confiance à l’équipe de direction et à sa capacité à atteindre les objectifs susmentionnés, déjà annoncés en novembre.

Ceva a parallèlement annoncé la reprise des activités logistiques de CMA CGM au second semestre de cette année, pour un montant de 105 millions de dollars. Le paiement en numéraire sera effectué en février 2020.

Prenant position en début d’après-midi, la Commission des offres publiques d’achat (Copa) parvient à la conclusion que la proposition de CMA CGM respecte les critères légaux pour ce genre d’opération.

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