Les commandes industrielles allemandes ont de nouveau reculé en octobre après une éclaircie en septembre. Un repli qui confirme les déboires de ce secteur crucial pour la première économie européenne, selon des chiffres de l’institut Destatis publié jeudi.
En octobre, cet indicateur clef pour l’industrie manufacturière a chuté de 1,5%, après avoir augmenté de 7,2% en septembre, un chiffre qui a été revu à la hausse de 3 points jeudi. «Un retournement durable de la conjoncture dans l’industrie n’est pas encore en vue», précise un communiqué de l’institut des statistiques.
En excluant les grosses commandes, souvent volatiles d’un mois à l’autre, l’ensemble a grapillé 0,1% par rapport à septembre. Sur un an, l’indicateur enregistre une hausse de 8,8%.
En octobre, le recul des commandes domestiques de 5,3% a particulièrement plombé l’industrie manufacturière allemande. Les achats de l’étranger ont en revanche légèrement augmenté (+0,8%), alors que les exportations allemandes sont confrontées à une perte de compétitivité.
En recul de 7%, le secteur de la construction de véhicules autre que des voitures a souffert, après un mois de septembre faste marqué par une explosion des commandes de 176%. En revanche, les commandes ont grimpé de 8% dans les équipements informatiques et de 10,2% dans les produits métalliques.
Mais ce secteur n’est pas tiré d’affaire, étant donné le recul des commandes sidérurgiques au troisième trimestre de 9,4% par rapport à l’exercice précédent. Les déboires de l’acier sont visibles chez le premier sidérurgiste allemand Thyssenkrupp Steel, qui prévoit de se séparer de plus d’un employé sur trois d’ici 2030.
L’industrie allemande, qui pèse près de 20% dans le produit intérieur brut (PIB), souffre de coûts trop importants, d’un recul de la demande mondiale et d’une concurrence chinoise tenace. En octobre, près d’une entreprise sur deux n’a pas rempli ses carnets de commandes, d’après un baromètre de l’institut Ifo.
«Le manque de commandes continue de freiner l’évolution conjoncturelle en Allemagne», indique Klaus Wohlrabe, précisant que «presque aucun secteur n’est épargné». Le gouvernement allemand prévoit un recul de 0,2 % du PIB en 2024, soit une deuxième année de récession consécutive.