L’inflation en Allemagne a continué sa hausse en novembre, moins fortement qu’attendu, à 2,2% sur un an, deux mois après avoir atteint son plus bas niveau depuis février 2021 et dans un contexte de baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne.
L’inflation dans la première économie européenne poursuit ainsi une légère remontée entamée en octobre (2%), selon l’estimation de l’institut Destatis jeudi.
Les experts de la plateforme Factset s’attendaient pour novembre à une hausse légèrement plus forte, de 2,3% sur un an.
L’indice harmonisé des prix, utilisé par la Banque centrale européenne (BCE), a atteint +2,4% en Allemagne en novembre sur un an, soit encore au-dessus de la cible de 2,0% visée à terme.
Sur un mois, les prix à la consommation ont légèrement baissé dans ce pays, de 0,2% par rapport à octobre.
La hausse des prix de l’alimentaire a ralenti, à +1,8% sur un an, contre 2,3% le mois dernier. Elle reste élevée dans les services, à 4% comme en octobre.
Ce rebond de l’inflation allemande est notamment le résultat d’effets de base sur les prix de l’énergie, qui baissent moins vite sur un an que les mois précédents, commente Carsten Brzeski, économiste chez ING.
Il s’attend à ce que l’inflation se maintienne entre 2 et 2,5% en rythme annuel en 2025.
L’inflation a également nettement rebondi en Espagne en novembre, atteignant 2,4% sur un an, en raison de l’augmentation des prix du carburant, selon une estimation provisoire officielle publiée mercredi.
Les chiffres actuels de l’inflation «contredisent le débat actuel sur la politique monétaire, dans lequel les baisses de taux d’intérêt sont considérées comme de plus en plus urgentes» face à une croissance atone, estime Ulrich Kater, économiste chez DekaBank.
«Tant que les taux d’inflation ne commenceront pas à baisser, seules des réductions prudentes des taux d’intérêt seront envisageables dans les mois à venir», poursuit-il.
La BCE se réunit en décembre et devrait selon les attentes de nouveau baisser ses taux, de 25 points de base comme lors des trois dernières fois depuis juin, tandis que «l’opposition se renforcera» au sein de l’institut à une réduction de taux plus forte, de 50 points de base, selon M. Brzeski.