Le moral des consommateurs allemands devrait stagner en avril, légèrement aidé par la perspective d’un nouveau gouvernement, sans que les ménages n’abandonnent pour autant leur tendance à épargner, d’après le baromètre GfK publié vendredi.

Cet institut économique prévoit un indice à -24,5 points en avril, soit 0,1 point de plus que la valeur de mars légèrement révisée à la hausse, précise un communiqué.

L’indicateur, calculé après les élections du 23 février auprès de plus de 2.000 consommateurs, chutait depuis le mois de janvier.

«Il semble que les élections, avec la perspective d’un nouveau gouvernement, aient fait légèrement reculer le pessimisme chez certains consommateurs», analyse Rolf Bürkl, expert du GfK.

Vainqueurs du scrutin, les conservateurs ont obtenu l’adoption d’un plan d’investissement inédit visant à réarmer et moderniser le pays, offrant une marge de manoeuvre financière inédite à l’Allemagne.

En mars, les espoirs dans la conjoncture allemande ont atteint leur meilleur niveau depuis un an, d’après l’institut.

Les attentes en matière de revenu se sont également améliorées, mais elles restent en dessous de leur niveau de l’an dernier.

Quant à la propension des consommateurs à acheter, elle poursuit sa hausse, mais souffre encore de l’incertitude politique et économique selon l’institut.

Plus inquiétant: la tendance à épargner a bondi de 9,4 à 13,8 points en mars.

L’inflation se maintient pourtant à 2,3% sur un an en ce début d’année, loin des niveaux records de la crise énergétique provoquée par l’invasion russe en Ukraine.

«La forte propension à épargner peut encore être vue comme l’expression d’une insécurité considérable des consommateurs», décrypte l’institut, qui préconise «la formation rapide du gouvernement ainsi que l’adoption rapide d’un budget».

Les discussions sont toujours en cours entre conservateurs et sociaux-démocrates pour constituer le prochain gouvernement, tandis que le nouveau Bundestag siège depuis mardi.

Les futurs dirigeants allemands ont promis de s’attaquer en priorité à la crise industrielle aigue du pays, frappé par deux années de récession.