Le moral des entrepreneurs en Allemagne est reparti à la hausse en mars, après l’adoption par le Parlement allemand d’un plan géant d’investissements qui devrait profiter aux entreprises du pays.
Le baromètre IFO, indicateur très suivi par le milieu des affaires, s’est établi en mars à 86,7 points, en hausse de 1,4 point sur un mois, selon un communiqué mardi.
Les entreprises allemandes sont «plus satisfaites de leur situation actuelle et leurs attentes ont sensiblement augmenté», observe Clemens Fuest, président de l’institut munichois.
Après les élections législatives de février, remportées par le parti conservateur du futur chancelier Friedrich Merz, les deux chambres du Parlement ont voté la semaine dernière l’assouplissement des strictes limites d’endettement pour les dépenses de défense et un fonds spécial pour investir 500 milliards d’euros dans les infrastructures.
Ce plan représente une révolution en Allemagne, le pays de l’orthodoxie budgétaire, où les infrastructures vétustes (routes, ponts, voies ferrées, réseau internet...) freinent la croissance d’après les experts.
L’industrie manufacturière, qui devrait bénéficier du plan d’investissement, affiche un optimisme encore plus prononcé, malgré la légère baisse des commandes.
Dans le secteur de la construction également, les entreprises ont évalué leur situation actuelle de manière «un peu plus positive», ajoute le communiqué.
Les entreprises «espèrent une reprise», ajoute M. Fuest, alors que l’Allemagne est enlisée dans une crise de son industrie, pilier de son économie.
Les plans sociaux se multiplient, notamment dans l’automobile et la chimie.
La première économie européenne est en récession depuis deux ans, plombée par des exportations au ralenti, la crise de compétitivité du secteur industriel et une concurrence chinoise accrue.
Il y a les «premiers signes d’un regain de dynamisme» qui pourrait générer une «reprise cyclique», mais «sa durée et son évolution en redressement structurel dépendront des réformes issues des négociations de coalition» en cours entre conservateurs et sociaux-démocrates, commente Carsten Brzeski, chez ING.