Le moral des investisseurs allemands est nettement remonté en décembre après avoir atteint en novembre son plus bas niveau depuis 2012 dans un contexte d’incertitudes internationales, selon le baromètre de l’institut ZEW publié mardi.

Revenu à -17,5 points, cet indicateur particulièrement instable a augmenté de 6,6 points sur un mois, alors que les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset tablaient sur un nouveau recul à -25,0 points.

«Cette amélioration des attentes conjoncturelles en décembre est certes réjouissante, mais il ne faut pas aller trop loin dans l’interprétation», nuance cependant Achim Wambach, président du ZEW, cité dans un communiqué.

«Les incertitudes comme le conflit commercial ou le Brexit, qui pèsent notamment sur les investissements privés et les exportations, restent présents», ajoute-t-il.

L’indice ZEW navigue depuis des mois à un niveau très inférieur à sa moyenne à long terme, qui est de +22,5 points.

D’autant plus que la confiance des investisseurs concernant la «situation conjoncturelle» actuelle en Allemagne s’est de nouveau nettement détériorée, à +45,3 points, soit un plongeon de 12,9 points par rapport à novembre.

Ce chiffre «donne à penser que la croissance serait relativement faible au quatrième trimestre», note M. Wambach.

La croissance allemande a marqué un brutal coup d’arrêt au troisième trimestre, freinée par le secteur automobile et les conséquences de la sécheresse estivale.

Malgré une reprise de la croissance attendue au quatrième trimestre, l’essoufflement de l’économie mondiale, les menaces protectionnistes, les conséquences du Brexit et les tensions autour de l’Italie sont des sources d’inquiétude pour une économie aussi sensible à l’export.

Ainsi, en 2018 et 2019, l’Allemagne devrait certes connaître ses neuvième et dixième années d’expansion économique d’affilée, mais à un rythme moins soutenu que l’an dernier (+2,2%), Berlin misant sur +1,8% pour ces deux exercices.

Pour la zone euro, le baromètre ZEW a augmenté de 1,0 point, à -21,0 points, tandis que l’analyse de la situation actuelle s’est détériorée de 6,1 points, à 12,1 points.