Wall Street tente prudemment de se reprendre

AWP

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Dow Jones en hausse de près de 1% vers 17h. Les statistiques conjoncturelles positives semblent prendre le dessus face aux craintes de guerre commerciale.

La Bourse de New York, après avoir hésité à l’ouverture, s’ancrait tranquillement dans le vert à la mi-séance jeudi, soutenus par des indicateurs de bonne tenue sur l’économie américaine dans un marché restant sensible aux menaces de guerre commerciale.

Vers 16h00 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, s’appréciait de 0,82% à 24’960,96 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, montait de 0,11% à 7’505,34 points.

L’indice élargi S&P 500 s’octroyait 0,14% à 2’753,38 points.

«Les investisseurs sont nerveux actuellement mais en l’absence de mauvaises nouvelles, avec des volumes d’échanges limités, le marché tend à monter», a commenté Phil Davis de PSW Investments.

«Il ne faut pas oublier qu’on est encore en train d’essayer de récupérer le terrain perdu en février et si le Nasdaq est parvenu à grimper récemment à un nouveau record, le Dow Jones a encore du chemin à parcourir pour revenir à ses sommets. Il n’est donc pas étonnant de le voir mener la danse», a-t-il ajouté.

Les indices «tentent de se reprendre après trois jours de baisse, soutenus par des statistiques favorables sur les inscriptions au chômage ou l’activité manufacturière ainsi que par des résultats meilleurs que prévu (des chaînes de magasin) Dollar General (+6,27%) et Williams-Sonoma (+3,76%)», ont aussi souligné les analystes de Charles Schwab.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont de fait légèrement reculé quand l’activité manufacturière dans la région de New York a progressé beaucoup plus qu’attendu en mars. Elle s’est en revanche un peu repliée dans la région de Philadelphie tout en restant en expansion.

Les prix des produits importés aux Etats-Unis ont de leur côté continué d’augmenter en février après la forte hausse de janvier.

Le marché reste toutefois à la merci de tout nouveau rebondissement sur d’éventuelles batailles commerciales.

Depuis que Donald Trump a annoncé des taxes à l’importation d’acier et d’aluminium et que se multiplient les informations sur de possibles sanctions commerciales à l’encontre de la Chine, les investisseurs redoutent d’éventuelles représailles contre les entreprises américaines.

Sanctions contre Pékin

Le titre du constructeur Boeing en a particulièrement souffert car l’entreprise pourrait être une cible privilégiée de Pékin. Après avoir perdu plus de 6,8% depuis le début de la semaine, il grignotait jeudi 0,11%.

Le conseiller du président américain en matière de politique commerciale Peter Navarro a confirmé jeudi que des mesures commerciales contre Pékin en rétorsion aux «vols de propriété intellectuelle» allaient bientôt être examinés. Mais il n’a pas donné de détails sur le montant et ni sur les produits qui seraient visés.

«Franchement, de telles rumeurs rendent difficiles l’analyse des marchés à court terme tant que ces nouvelles taxes évoquées ne sont pas mises en place, et les éventuelles mesures de rétorsion annoncées, ou que cette idée est abandonnée», a remarqué Jeffrey Saut de Raymond James.

Le marché obligataire était quasi stable, le taux de la dette à 10 ans des Etats-Unis s’affichant à 2,815% contre 2,817% la veille, et celui à 30 ans à 3,053% contre 3,057% mercredi soir.

Parmi les valeurs du jour, les fabricants de jouets Mattel et Hasbro perdaient respectivement 2,96% et 1,17% alors que le célèbre distributeur Toys’R’Us a officialisé la fermeture de ses 735 magasins aux Etats-Unis.

Alibaba montait de 3,97%. Selon le Wall Street Journal, le géant chinois de l’internet entré à la Bourse de New York en 2014 cherche une façon de se faire coter en Chine.

La biotech Alexion bondissait de 6,37% après l’annonce du résultat encourageant d’un essai de phase 3 sur un médicament destiné au traitement d’une maladie du sang rare.

 

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