Wall Street perturbée par le départ de Rex Tillerson

AWP

2 minutes de lecture

Le Dow Jones perdait 0,09% à 25’156,75 points vers 17h10. Le recul était encore plus fort sur le Nasdaq.

Wall Street reculait mardi à la mi-séance après une ouverture en hausse, l’optimiste lié à la hausse modérée de l’inflation laissant place aux inquiétudes après le limogeage par Donald Trump du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson.

Vers 16h10 GMT, l’indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, perdait 0,09%, ou 21,86 points à 25’156,75 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, reculait de 0,52%, ou 39,70 points à 7’548,63 points.

L’indice élargi S&P 500 abandonnait 0,18%, ou 4,97 points, à 2’778,05 points.

Donald Trump a annoncé mardi dans un tweet matinal le départ de son chef de la diplomatie Rex Tillerson, remplacé au poste de secrétaire d’Etat par l’actuel directeur de la CIA, Mike Pompeo.

«Il semble que Mike Pompeo a une approche plus protectionniste que Tillerson, ce qui augmente les risques de batailles commerciales» entre les Etats-Unis et ses partenaires, a commenté Karl Haeling de LBBW.

Le président américain a adopté la semaine dernière des taxes à l’importation de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium qui doivent entrer en vigueur d’ici une dizaine de jours et menacent de déclencher une guerre commerciale notamment avec l’Union européenne et la Chine.

Par ailleurs «sans Tillerson, la situation avec la Corée du Nord pourrait évoluer de manière plus instable», a ajouté M. Haeling, précisant toutefois qu’on «ne sait pas si Trump écoutait réellement son secrétaire d’Etat sur ce dossier».

En début de séance, les marchés ont applaudi la publication de l’indice des prix à la consommation, en hausse de 0,2% sur un mois, soit un net ralentissement par rapport au mois de janvier (+0,5%).

«Les marchés peuvent dormir sur leurs deux oreilles concernant les craintes sur l’inflation», a commenté Mickey Levy de Berenberg.

Une inflation modérée permet d’anticiper un rythme de hausses de taux moins rapide de la part de la banque centrale américaine (Fed).

Celle-ci se réunit la semaine prochaine et les marchés s’attendent à ce qu’elle relève ses taux d’un quart de point pour la première fois de l’année.

«Nous avons désormais un mois devant nous sans risque de nouvelle négative concernant l’inflation», a précisé M. Haeling.

GE chute

Le marché obligataire se détendait à la mi-séance, le taux de rendement des bons du Trésor à 10 ans reculant à 2,853% contre 2,868% la veille, et celui à 30 ans se baissant à 3,111% contre 3,129% lundi soir.

Parmi les valeurs du jour, le fabricant de microprocesseurs Qualcomm chutait (-4,58% à 59,94 dollars), après que M. Trump a bloqué lundi la fusion avec l’entreprise basée à Singapour Broadcom (+0,41% à 263,92 dollars), estimant qu’elle portait atteinte à la sécurité nationale des Etats-Unis.

Cette décision met fin à la bataille que se livraient les deux groupes depuis plusieurs mois dans le cadre d’une opération qui, à 117 milliards de dollars, était attendue comme la plus importante du secteur.

General Electric chutait (-4,07% à 14,49 dollars) après que JPMorgan a abaissé dans une note son objectif de cours à 11 dollars contre 14 dollars précédemment.

GE, citant la performance «décevante» de l’entreprise en 2017, a révélé lundi que pour la première fois en 12 ans, les dirigeants de l’entreprise, dont l’actuel PDG John Flannery et l’ancien Jeff Immelt, n’avaient pas reçu de bonus.

Le secteur de l’acier et de l’aluminium demeurait volatil après la décision par M. Trump la semaine dernière d’imposer des droits de douane sur l’importation de ces produits: US Steel reculait de 5,67% à 41,10 dollars, tandis que Century Aluminium company bondissait de 6,82% à 22,23 dollars et Alcoa prenait 2,09% à 49,37 dollars.

 

A lire aussi...