Wall Street fragilisée par le départ à la Maison Blanche

AWP

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La démission de Gary Cohn, conseiller économique de Trump, inquiète les marchés. Le Dow Jones ouvre en baisse de près de 1%.

La Bourse de New York était ébranlée mercredi par le départ du conseiller économique de la Maison-Blanche Gary Cohn, considéré par Wall Street comme un rempart face aux velléités protectionnistes de Donald Trump.

Vers 15h05 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, reculait de 0,74% à 24’701,01 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, cédait 0,41% à 7’341,89 points. L’indice élargi S&P 500 lâchait 0,59% à 2’711,94 points.

Les indices avaient terminé en hausse mardi à l’issue d’une séance très indécise, le marché hésitant à s’engager franchement face au climat d’incertitudes généré par le débat à Washington autour des taxes douanières souhaitées par le président américain.

Mais l’annonce après la clôture de la démission de M. Cohn, ancien numéro deux de la banque Goldman Sachs, a désarçonné les investisseurs.

Celui qui avait pris la tête de l’influent Conseil économique national (NEC) a claqué la porte après la décision très controversée du président américain de taxer les importations d’acier et d’aluminium.

«Les marchés considéraient que Gary Cohn était la voix de la raison face à une guerre commerciale que Trump a l’air de désirer. Son départ signifie à court terme que les conseillers économiques qui entourent désormais le président sont beaucoup plus populistes et protectionnistes et beaucoup moins ouverts à l’économie de marché que ne l’était un ancien de Goldman Sachs», a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

Les courtiers de Wall Street «regrettent aussi le départ de celui qui a réussi à imposer les baisses d’impôts, la seule mesure vraiment populaire de cette administration», a-t-il également remarqué.

Toutefois, a-t-il ajouté, «une personne ne change pas la face du monde».

«Il ne faut pas d’une part préjuger de la stature de son remplaçant, et de toute façon dans deux jours on parlera d’autres choses avec le rapport mensuel sur l’emploi», a justifié M. Volokhine.

Un des indicateurs majeurs du jour était à cet égard encourageant: les créations d’emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis sont restées très fortes en février et ont dépassé les prévisions des analystes, selon l’enquête mensuelle d’ADP.

Boisson alcolisée chez Coca-Cola

Le déficit commercial des Etats-Unis a de son côté connu une nouvelle poussée en janvier, notamment vis-à-vis de la Chine, pour atteindre son plus haut niveau en plus de neuf ans.

Plus tard dans la journée sera diffusé le Livre Beige de la Réserve fédérale américaine (Fed), un rapport de conjoncture publié huit fois par an.

Le marché obligataire se détendait: le taux d’emprunt à 10 ans des Etats-Unis reculait à 2,868% contre 2,886% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,144% contre 3,153% à la précédente clôture.

Sur le front des valeurs, certains titres du secteur financier qui perd avec Gary Cohn un de ses puissants relais à la Maison-Blanche, étaient à la peine.

Goldmans Sachs perdait 0,96% tandis que Morgan Stanley cédait 0,42%, Bank of America 0,62% et JPMorgan Chase 0,85%.

Caterpillar et Boeing reculaient respectivement de 1,81% et 0,85%. Ces entreprises, fortement consommatrices de métaux, pourraient voir leur coûts augmenter avec la mise en place de taxes à l’importation sur l’aluminium et l’acier.

Coca-Cola tombait de 0,50% alors le groupe s’apprête à lancer une boisson alcoolisée au Japon, une première dans les 125 ans d’histoire du géant américain des sodas.

La chaîne de magasins bon marché Dollar Tree chutait de 15,43% après la diffusion de résultats décevants, en particulier en termes de ventes.

Mattel, qui a dévoilé de nouveaux modèles s’inspirant de femmes célèbres comme l’artiste Frida Kahlo ou l’aviatrice Amelia Earhar, baissait de 0,79%.

Weight Watchers, connu pour son programme destiné à la perte de poids, montait de 5,60% alors qu’Oprah Winfrey, la célèbre présentatrice de télévision, a annoncé avoir cédé un quart de sa participation dans le cadre d’une évolution de son portefeuille d’actions, tout en affirmant être «fortement engagée» auprès de l’entreprise.

 

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