La Bourse de New York, peu échaudée par une inflation américaine un peu plus forte que prévu, a clôturé en nette hausse mardi entraînée par de bons résultats dans la technologie qui ont mené le S&P 500 à un nouveau record.
L’indice Dow Jones a gagné 0,61% à 39’005,49 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a bondi de 1,54% à 16’265,64 points et l’indice élargi S&P 500 s’est hissé à un nouveau sommet en clôture, grimpant de 1,12% à 5’175,27 points.
La hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis a repris un peu de vigueur sur un an en février à 3,2% contre 3,1% et à 0,4% sur le mois contre +0,3% en janvier, à cause des prix énergétiques notamment, selon l’indice CPI.
Si ce regain d’inflation a provoqué une hausse des rendements obligataires, il n’a pas atténué l’enthousiasme des investisseurs envers les actions.
Le taux sur les bons du Trésor à dix ans s’affichait à 4,15% à la clôture de Wall Street contre 4,09% la veille. Celui à deux ans est monté à 4,59% contre 4,53%.
D’abord ébranlés par la ténacité de l’inflation, les indices boursiers sont finalement repartis de plus belle, portés notamment par les bons résultats d’Oracle qui ont déteint sur les mégacapitalisations, les locomotives de la tech.
Le géant des services informatiques, dont le titre a terminé en hausse de 11,71% à 127,50 dollars, a affiché un bénéfice meilleur que prévu au troisième trimestre.
La direction d’Oracle a indiqué que la demande était très forte pour développer des infrastructures dédiées à l’intelligence artificielle (IA) générative dans les entreprises.
Le concepteur de puces pour l’IA, Nvidia, dont le titre avait nettement dégringolé de son sommet historique vendredi, a repris des couleurs, en hausse de 7,16% à 919,13 dollars.
Parmi les mégacapitalisations de la technologie, Meta a gagné 3,34%, Amazon +1,99% et Microsoft a engrangé 2,66%.
«Après les forts résultats d’Oracle, les investisseurs regardent au-delà de l’inflation, vers les résultats d’entreprises. C’est un gros changement», a assuré Adam Sarhan de 50 Park Investments.
L’inflation, si elle suit désormais un plateau, «est encore un souci mais n’est plus une menace et le marché peut pousser un soupir de soulagement collectif», a affirmé l’analyste.
Désormais le marché s’attend à une baisse des taux au jour le jour en juin, voire en juillet, selon les calculs de CME Group sur les contrats à terme.
La Fed tient une réunion monétaire la semaine prochaine, les 19 et 20 mars, et tout assouplissement monétaire paraît exclu.
«Le Comité monétaire de la Fed (FOMC) a davantage d’arguments pour laisser les taux inchangés», alors qu’ils sont à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans, dans la fourchette de 5,25% à 5,50%, a noté Chris Low, économiste pour FHN Financial.
«Une baisse des taux en mars était déjà totalement exclue mais les données du CPI du jour vont renforcer les attentes pour une première baisse pas avant juin, au plus tôt», a-t-il ajouté.
Ailleurs à la cote, la compagnie aérienne Southwest a chuté de 14,88% alors qu’elle a réévalué ses projections pour 2024 à la lumière des retards de livraisons d’appareils Boeing.
La compagnie affirme qu’elle devrait réceptionner une grosse moitié de ses commandes de 737 MAX cette année soit 46 appareils. Southwest devrait accuser une perte au premier trimestre mais revenir à la profitabilité au second.
Boeing pour sa part a perdu 4,29%.
La plateforme de jeux vidéo Roblox a lâché la majeure partie de ce qu’elle avait gagné la veille (-2,97%).
Plusieurs titres du secteur de l’énergie solaire ont fondu comme SunPower Corporation (-6,78%) qui a inquiété les investisseurs en repoussant la divulgation de ses résultats annuels. Sunrun a perdu presque 11% et SolarEdge Technologies 3,15%.