La semaine dernière s’est soldée par un bilan positif pour les bourses européennes. Les sanctions économiques à l’encontre de la Russie et l’envolée du cours du pétrole augmentent l’incertitude.
La semaine dernière s’est soldée par un bilan positif pour les bourses européennes. Cette tentative de stabilisation s’inscrit dans un contexte qui demeure très incertain. A Wall Street, les indices ont par contre accentué leurs pertes.
Tous les secteurs excepté l’énergie ont clôturé en baisse. Des oscillations de cours boursiers particulièrement violentes ont suivi l’évolution quotidienne du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine et également l’issue de la réunion de la BCE du jeudi 10 mars.
La BCE a décidé d’accélérer le rythme de dénouement des acquisitions d’actifs extraordinaires mises en place depuis 2015. Elle a toutefois laissé entendre que le délai entre sa fin et le relèvement des taux d’intérêt dans la zone euro pourrait être très long. Il se pose en effet un dilemme entre la lutte contre les tensions inflationnistes et ne pas trop pénaliser la conjoncture économique.
L’institut monétaire a revu ses prévisions de croissance du PIB en baisse pour la zone, à 2,8% pour 2023. Ce mercredi 16 mars, la réunion de la Réserve fédérale américaine pourrait donner l’envoi à la première hausse de son taux directeur. Le consensus est désormais de 25 points de base. Le rendement des obligations du Trésor à cinq ans est ainsi passé au-dessus de 2% pour la première fois depuis mai 2019.
Les craintes de récession s’amplifient car les sanctions économiques à l’encontre de la Russie et l’envolée du cours du pétrole augmentent l’incertitude, ce qui entame la confiance des ménages et des entreprises.
Selon les estimations, un cours du baril à 125 dollars réduirait toutes choses égales par ailleurs le pouvoir d’achat des ménages américains de 0,25%. Il reste que la consommation dans sa globalité évolue par ajustement de l’épargne. Or le taux d’épargne est actuellement élevé, ce qui limite le choc potentiel.
Ce lundi, le marché chinois est marqué par une forte correction, avec une chute de 8% du secteur technologique, faisant ses comptes avec la recrudescence des cas de COVID-19, les villes de Shenzhen et Shanghai étant partiellement bloquées pour freiner la contagion. En Europe, les indices actions partent d’un bon pied.
La chute du cours du pétrole et des autres matières premières et la perspective de discussions à Rome entre la Chine et les Etats-Unis d’une part et entre Moscou et Kiev de l’autre encourage les investisseurs. L’espoir est que la Chine, qui se positionne neutre sur le plan stratégique, puisse jouer le rôle de médiateur.
Le prix de l’or a culminé près des 2'070 dollars, proche de son sommet historique d’août 2020, pour ensuite revenir en-dessous de son niveau de résistance de 2'000 dollars. Le conflit russo-ukrainien a amené les investisseurs à se tourner vers le métal jaune, traditionnelle valeur refuge en périodes de turbulences accrues sur les marchés financiers.
En plus de l’instabilité géopolitique, les anticipations de hausse de l’inflation et les taux réels négatifs soutiennent le prix de l’or, qui connaît une forte progression de sa demande ce mois-ci, portant les flux vers les fonds adossés à l’or à près de 11 milliards de dollars depuis le début de l’année.
Selon certains analystes, cette ascension n’est pas finie, même si historiquement les tensions géopolitiques n’ont poussé le prix de l’or que de manière éphémère. L’inflation et les sanctions envers la Russie en seraient les principaux soutiens. En effet, Moscou, privé de ses réserves de devises étrangères détenues à l’étranger, a laissé entendre que l’entier de la production d’or de la Russie lui était destiné.
Cela pourrait inciter les autres banques centrales et gouvernements à reconsidérer la place du métal jaune dans leurs réserves de change et aiderait à maintenir les prix de la valeur refuge favorite des investisseurs.