La Bourse de Tokyo a fini mardi sur un gain de plus de 2% au lendemain d’une forte baisse de l’indice vedette Nikkei, rassurée par la stabilisation de Wall Street et un indicateur allemand favorable.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a bondi de 2,15% (+451,28 points) à 21.428,39 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a progressé de 2,57% (+40,53 points) à 1.617,94 points.

Le Nikkei avait lâché 3,01% lundi, son recul le plus important depuis le début de l’année, les investisseurs s’inquiétant du ralentissement économique mondial.

Les autres places financières, d’Asie et d’Europe, avaient aussi fait piètre figure. Mais Wall Street s’est ressaisi, les indices new-yorkais terminant quasi inchangés.

La réaction des marchés, provoquée par un phénomène appelé dans le jargon financier «inversion de la courbe des taux», était excessive, selon Toshihiko Matsuno, de SMBC Nikko Securities, cité par l’agence Bloomberg.

Le taux d’intérêt à trois mois était passé au-dessus du taux à dix ans vendredi pour la première fois depuis 2007, avant la dernière crise financière.

Mais «le regain d’optimisme des entrepreneurs allemands» a permis d’apaiser temporairement les craintes, selon M. Matsuno.

«Il n’y a pas tant de gens qui pensent que l’économie mondiale va tomber en récession, donc le plongeon de lundi a donné aux investisseurs l’occasion de saisir de bonnes affaires», a confirmé auprès de Bloomberg Kenji Ueno, gestionnaire de fonds chez Sompo Japan Nipponkoa Asset Management.

Sur le volet des changes, le yen, valeur refuge qui s’était renforcée face aux principales devises, a reflué mardi: le dollar remontait ainsi à 110,13 yens, contre 109,90 yens lundi à la fermeture de la place tokyoïte, et l’euro grimpait à 124,53 yens, contre 124,21 yens, des mouvements favorables aux titres des groupes exportateurs japonais.

Les courtiers ont aussi mis en avant une raison technique: dans de nombreuses compagnies, mardi était le dernier jour pour acheter des actions donnant droit à recevoir le prochain dividende.

Le titre Sony a ainsi été prisé (+3% à 4.769 yens), tout comme celui du laboratoire pharmaceutique Takeda (+2,41% à 4.710 yens).

Le pionnier des jeux vidéo Nintendo s’est lui envolé de 4,76% à 31.900 yens. Les actionnaires ont apprécié des informations de presse faisant état du prochain lancement de deux nouvelles versions de la console semi-fixe/semi-portable Switch, dont la première version s’essouffle. Le titre est même monté en début de séance à 32.520 yens, soit une hausse de 6,8%.

Parmi les valeurs du Nikkei, seules quatre ont terminé dans le rouge, parmi lesquelles SoftBank Group (-0,84% à 10.615 yens).

Dans l’automobile, Toyota a avancé de 2,26% à 6.760 yens, tandis que Nissan prenait 1,38% à 958,5 yens, à la veille de la publication des conclusions du comité chargé de réformer la gouvernance du groupe après l’arrestation de l’ex-patron Carlos Ghosn.

Le secteur bancaire a aussi retrouvé des couleurs: Mitsubishi UFJ Financial Group a augmenté de 1,48% à 561,6 yens, et Sumitomo Mitsui Financial de 2,29% à 4.005 yens.