La Bourse de Tokyo a fini en repli la séance volatile de mercredi, après trois journées positives d’affilée, les craintes sur les risques commerciaux découlant de la politique américaine reprenant le dessus, selon des courtiers.

A l’issue des échanges, l’indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 0,35% (-74,56 points) à 21.129,72 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lâché 0,45% (-7,10 points) à 1.554,22 points.

Du côté des devises, le dollar refluait à 108,38 yens, contre 108,60 yens mardi au moment de la clôture de la place tokyoïte, une orientation qui incite à vendre les actions de groupes exportateurs japonais. L’euro était quant à lui quasi stable autour de 122,88 yens.

Les indices ont momentanément fait un passage en territoire positif en cours de journée, aidés par de bons chiffres de commandes de biens d’équipements des sociétés nippones du secteur privé, mais ce rebond n’a pas tenu jusqu’à la clôture.

Le différend commercial sino-américain reste dans tous les esprits, d’autant que le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a indiqué mardi que les Etats-Unis et la Chine n’annonceraient pas de traité commercial lors du sommet du G20 fin juin au Japon, où Donald Trump compte évoquer le sujet avec son homologue chinois Xi Jinping.

De son côté, le président américain a pressé Pékin de revenir aux termes d’un accord qui avait été trouvé début mai entre les deux parties, faute de quoi signer un texte n’aurait selon lui «aucun intérêt».

Dans ce contexte inquiétant pour les entreprises japonaises qui fournissent aux firmes chinoises des composants pour la fabrication de produits exportés à l’échelle mondiale (dont les Etats-Unis), les deux tiers des 225 composantes du Nikkei ont reculé, à commencer par les titres des sociétés du secteur de l’électronique.

Advantest a ainsi chuté de 4,66% à 2.739 yens, Taiyo Yuden a cédé 3,21% à 1.897 yens et Tokyo Electron a reculé de 2,57% à 15.565 yens.

Les investisseurs se sont aussi défaits d’actions du géant des télécoms et de l’investissement technologique SoftBank Group (-2,40% à 9.960 yens), après les recours déposés en justice par dix Etats américains contre le projet de fusion de sa filiale de services mobiles Sprint aux Etats-Unis avec son concurrent T-Mobile US.

Autre action secouée, celle du pionnier du jeu vidéo Nintendo (-3,53% à 37.980 yens), sanctionné pour avoir annoncé le report à l’année prochaine de la version pour sa console Switch du lucratif titre «Dobutsu no mori» (connu aussi sous le titre Animal Crossing).

A noter le petit recul de 0,58% à 765,6 yens de l’action Nissan, à quelques heures d’une assemblée générale d’actionnaires de son partenaire français Renault avec lequel la relation bat de l’aile. En outre, les marchés ont appris mercredi que deux sociétés de conseil aux actionnaires avaient recommandé de ne pas reconduire l’actuel patron de Nissan, Hiroto Saikawa, lors de l’AG du groupe nippon programmée le 25 juin.