Tokyo en nette baisse, Trump inquiète

AWP

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Le Nikkei perd 1,77% est descend clairement sous les 22'500 points à la clôture.

L’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a dévissé de 1,77% mardi, sur des craintes d’intensification des tensions commerciales, le président américain Donald Trump ayant manifesté l’intention de taxer à hauteur de 10% quelque 200 milliards de dollars d’importations chinoises supplémentaires.

A l’issue des échanges, l’indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a lâché 401,85 points à 22’278,48 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a abandonné 1,55% (-27,51 points) à 1’743,92 points.

Sur le volet des changes, le dollar valait au même moment 109,60 yens, contre 110,48 yens lundi à la clôture de la Bourse, et l’euro est tombé à 127,31 yens contre 128,06 yens, des mouvements qui incitent à céder les actions de groupes exportateurs.

«Il est difficile de dire de quelle façon cette escalade de frictions commerciales va affecter le Japon», a souligné dans une note SBI Securities pour justifier les inquiétudes des investisseurs à Tokyo.

Les constructeurs d’automobiles, que Trump menace aussi de taxes sur leurs importations de véhicules aux Etats-Unis, ont tous nettement reculé, d’autant que les cours yen/dollar et yen/euro ont évolué dans la mauvaise direction ce mardi. Toyota a reflué de 0,79% à 7.470 yens, Nissan a fléchi de 0,64% à 1.076 yens et Honda de 1,54% à 3.433 yens.

Les valeurs d’entreprises faisant grandement affaires avec la Chine ont de leur côté ont été sanctionnées: le fabricant d’engins de chantiers Komatsu a dévissé de 2,48% à 3.180 yens et lson concurrent Hitachi Construction Machinery de 1,52% à 3.560 yens.

Bond pour «le bon coin» japonais

Fujifilm a laissé filer 1,56% à 4.215 yens, alors que le groupe a annoncé en début de journée avoir engagé une action en justice contre son partenaire américain Xerox après l’interruption du processus de fusion entre les deux, réclamant plus d’un milliard de dollars de dommages et intérêts.

Toshiba a stagné à 332 yens, après avoir passé une partie de la journée en zone positive alors que le groupe, dont la voilure a été considérablement réduite, a annoncé le développement d’un nouveau matériau pour les batteries lithium-ion de nouvelle génération destinées aux automobiles électriques.

Sony, qui tenait ce mardi matin dans un grand hôtel de Tokyo son assemblée générale d’actionnaires, a aussi été emporté par la vague négative à la Bourse, bien que les participants se soient montrés très satisfaits. Les résultats records enregistrés par Sony durant l’exercice bouclé en mars 2018 ont eu au moins l’avantage de détendre l’atmosphère alors que Kenichiro Yoshida officiait pour la première fois en tant que PDG. «Bravo pour les fantastiques résultats de l’an passé», «merci pour les performances de l’année dernière», ont successivement lancé plusieurs actionnaires. Un seul des 1.651 détenteurs d’actions présents a été un peu plus incisif, s’inquiétant justement des tensions commerciales dans le monde pour un groupe international comme Sony qui réalise 70% de son chiffre d’affaires hors du Japon.

Mercari, plateforme de vente entre particuliers, est entrée mardi sur la place tokyoïte. Cette valeur n’est pas incluse dans le Nikkei 225, ce qui ne l’a pas empêchée de tenir la vedette. Son prix d’introduction était fixé à 3.000 yens, mais les acheteurs se sont rués dessus et elle a fini sa première séance à 5.300 yens, ce qui confère à la jeune pousse une capitalisation de 717 milliards de yens (5,5 milliards d’euros).

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