La Bourse de Tokyo a grimpé jeudi dans un marché sans grand élan alors que la majorité des places asiatiques étaient fermées pour le 1er mai, mais aidé par la glissade du yen après des prévisions maussades de la Banque du Japon (BoJ).
Tech et PIB américain dans le radar
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 1,12% à 36.452,30 points, et l’indice élargi Topix de 0,46% à 2.679,44 points.
Rare autre Bourse en activité, Sydney a progressé de 0,24%. La quasi-totalité des autres places boursières asiatiques étaient fermées jeudi pour la journée fériée du 1er mai, de Shanghai à Hong Kong, de Séoul à Jakarta.
La veille, Wall Street avait terminé en ordre dispersé, prudente face à l’image d’une économie américaine vacillante -après l’annonce de la contraction inattendue du PIB américain au premier trimestre.
De quoi aviver les inquiétudes sur les répercussions économiques de la guerre douanière engagée par le président américain Donald Trump.
«Globalement, bien que l’économie américaine ait fortement ralenti au premier trimestre, cet essoufflement s’explique en partie par le facteur commercial, potentiellement réversible» si Washington fait marche arrière, a cependant tempéré Kathleen Brooks, du cabinet XTB.
«De plus, les dépenses et les investissements restent solides, et les publications de résultats de Meta et de Microsoft ont également renforcé l’espoir que les géants tech puissent résister à la tempête douanières», insiste-t-elle.
Ces solides résultats trimestriels des deux mastodontes de la Silicon Valley contribuaient à tirer les valeurs tech japonaises jeudi, observaient les experts de Tokai Tokyo.
Dégringolade du yen après la BoJ
Surtout, la Bourse tokyoïte a été revigorée après la décision de politique monétaire de la Banque du Japon.
Certes, la BoJ, qui a maintenu ses taux inchangés, a abaissé de moitié sa prévision de croissance économique cette année pour le Japon, dont la conjoncture est assombrie par l’impact de la guerre commerciale.
Mais la prudence de l’institution face aux incertitudes économiques a semblé éloigner la perspective de nouvelles hausses de taux, après plusieurs resserrements monétaires l’an dernier puis en janvier pour endiguer une inflation tenace.
Cette probabilité de garder des taux d’intérêts plus modérés pendant plus longtemps a aussitôt pesé sur la devise japonaise, susceptible d’être ainsi moins attractive: vers 07H00 GMT, elle chutait de 1,05% à 144,59 yens pour un dollar.
Cet affaiblissement de la monnaie nippone contribuait en retour à faire grimper vigoureusement à la Bourse de Tokyo les titres des grands groupes exportateurs, car cela pourrait doper leurs ventes à l’international. Ce qui a contribué à tirer l’indice en fin de séance.
Pétrole sous pression
Sur le marché du pétrole, sans grand volume d’échanges, les prix pâtissaient toujours des inquiétudes sur la santé économique mondiale et les augmentations de production attendue des pays de l’Opep+.
Vers 07H00 GMT, le baril de WTI américain reculait de 0,70% à 57,80 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,51% à 60,75 dollars.