Prises de bénéfices sur les marchés européens avant Trump sur la Chine

AWP

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L’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, a perdu 1,59% tandis que Francfort a cédé 1,65% et que Londres s’est replié de 2,53%.

Les Bourses européennes ont piqué du nez vendredi, l’attente d’une conférence de presse de Donald Trump sur la Chine et la publication d’une salve d’indicateurs macroéconomiques encourageant les prises de bénéfices après plusieurs séances consécutives de hausse.

L’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, a perdu 1,59% tandis que Francfort a cédé 1,65% et que Londres s’est replié de 2,53%. Le rouge l’a aussi emporté à Milan (-0,84%) et Madrid (-1,77%). A Zurich, le SMI a perdu 0,95%.

«Il y a l’attente autour de la Chine», au sujet de laquelle le président américain doit s’exprimer ce vendredi, qui clairement explique le reflux du marché, estime auprès de l’AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

Toute la question est de savoir si le président américain «va taper fort pour faire un exemple et en raison d’enjeux politiques», à quelques mois de l’élection présidentielle, ou s’il «va avoir une politique un peu réaliste comme celle qu’il a eue l’année dernière dans le conflit commercial», complète le spécialiste.

Dernièrement, la pression chinoise exercée sur Hong Kong, le traitement de la minorité musulmane ouïghour et la gestion de la crise de Covid-19 par la Chine ont fâché Washington.

Les Etats-Unis menacent notamment d’abolir les privilèges commerciaux de l’ancienne colonie britannique alors que Pékin s’apprête à imposer une loi de sécurité nationale à Hong Kong, qui jouit en principe d’un statut d’autonomie.

En outre, complète M. Baradez, «les marchés ont déjà intégré dans leurs prix pas mal de bonnes nouvelles», notamment depuis l’annonce du plan de relance européen.

Sur le marché de la dette des Etats, la détente des taux s’est poursuivie en zone euro, à l’exception de l’Italie, dont le rendement à dix ans est remonté après une baisse ininterrompue depuis l’annonce du plan de soutien de l’UE.

Et les investisseurs vont aussi commencer à «regarder un peu la macroéconomie, qui a été quelque peu mise de côté ces derniers mois en raison de l’action des banques centrales, mais qui reste bien dégradée», juge-t-il.

Ainsi en France, la consommation des ménages a fondu d’un tiers au mois d’avril par rapport à celle du mois de février, avant la crise sanitaire, même si la chute du PIB a été révisée à -5,3% au premier trimestre (contre -5,8% publiée fin avril).

De son côté, l’Italie a subi une chute de 5,3% de son PIB au premier trimestre par rapport au précédent, un recul encore plus important qu’anticipé et jamais vu depuis 25 ans.

Le taux d’inflation sur un an de la zone euro a quant à lui de nouveau ralenti en mai, à 0,1%, en grande partie à cause de la chute des prix de l’énergie.

Outre-Atlantique, les dépenses des ménages américains ont chuté de 13,6% en avril, sous l’effet des mesures de confinement imposées face à la pandémie, et leurs revenus ont augmenté grâce aux prestations sociales.

L’activité économique dans la région de Chicago, à forte dominante manufacturière, est pour sa part tombée en mai à son niveau le plus bas depuis 1982, selon l’indice des directeurs d’achats de l’association ISM.

Les bancaires souffrent

Sur le front des valeurs, plus forte baisse à Paris, Renault a dévissé de 7,74% à 20,21 euros après avoir annoncé la suppression de 15.000 emplois dans le monde, dans le cadre d’un plan d’économies de 2 milliards d’euros sur trois ans.

Airbus, qui a vu sa note dégradée d’un cran par S&P Global Ratings, a chuté de 5,69% à 56,70 euros.

Les valeurs bancaires, qui avaient profité du regain d’aversion au risque ces derniers jours, ont déchanté à leur tour, pénalisées notamment par les tensions autour de Hong Kong. Société Générale a cédé 4,92% à 13,23 euros, à l’instar de BNP Paribas (-4,27% à 32,26 euros) et de Crédit Agricole (-2,15% à 7,82 euros). Natixis a perdu pour sa part 5,99% à 1,99 euro.

Outre-Manche, la banque HSBC a perdu 3,70% à 370,10 pence, sa concurrente Standard Chartered 6,04% à 368,40 pence, et le groupe de luxe Burberry 5,56% à 1.495,50 pence.

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