Pétrole: le pic de production US plombe les prix

AWP

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Le baril de WTI plonge sous la barre des 62 dollars à New York et celui de Brent passe sous les 66 dollars à Londres.

Le prix du pétrole a terminé en forte baisse mercredi à New York et Londres, touché par une production américaine hebdomadaire de brut au-delà de 10 millions de barils par jour et par un accroissement des stocks.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, référence américaine du brut, a cédé 1,60 dollar pour clôturer à 61,79 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Après quatre séances de recul de suite, il retombait à son niveau du début d’année.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a fini à 65,51 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,35 dollar par rapport à la clôture de mardi.

«Nous avons eu droit à un rapport extrêmement négatif» pour les prix du Département américain de l’Energie (DoE), a indiqué James Williams de WTRG.

Lors de la semaine se terminant le 2 février, la production américaine de brut a poursuivi sa hausse, les Etats-Unis ayant extrait en moyenne 10,25 millions de barils par jour (mbj) contre 9,92 mbj la semaine précédente.

C’est la première fois depuis sa parution en 1983 que ce rapport hebdomadaire fait état d’une production dépassant le cap des 10 millions de barils par jour.

Il y a une semaine, un autre rapport, mensuel, du DoE avait déjà affirmé que les Etats-Unis avaient dépassé en novembre ce cap symbolique pour la première fois depuis 1970.

«A ce rythme, la production américaine devrait encore avancer d’un million de barils sans grandes difficultés d’ici au mois de novembre», a par ailleurs noté M. Williams.

Oléoduc à l’arrêt

«Si les Etats-Unis continuent d’augmenter leur production, l’Opep va devoir réduire encore plus sa production (pour rééquilibrer le marché, ndlr), ce qui est peu probable», a commenté Fawad Razaqzada, analyste chez FXTM.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, dont la Russie, sont tenus depuis début 2017 par un accord de réduction de leur production dans le but d’écouler leurs stocks et maintenir les prix en hausse.

Cet accord a été prolongé deux fois et court jusqu’à la fin de l’année.

Mais la production américaine, non soumise à cet accord, menace d’en limiter la portée.

«La deuxième force baissière (du marché) est liée à la progression de l’ensemble des stocks des produits raffinés», a ajouté M. Williams.

Les stocks de brut ont augmenté de 1,9 million de barils, avançant pour la deuxième semaine de suite après dix semaines consécutives de recul.

Les stocks d’essence et d’autres produits distillés ont également progressé, respectivement de 3,4 millions et 3,9 millions de barils.

Le nouvel arrêt mercredi du principal oléoduc de la mer du Nord britannique, Forties, en raison d’un problème sur une valve, a eu en revanche peu d’impact sur les marchés.

Ce pipeline avait défrayé la chronique fin décembre, puisqu’il avait été mis à l’arrêt pendant près de trois semaines le temps qu’une fissure soit réparée.

Le groupe pétrochimique Ineos, qui a acquis l’oléoduc il y a quelques mois, a indiqué qu’il prévoyait une réouverture dans la nuit.

 

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