Les marchés financiers évoluent sans élan jeudi, oscillant entre les nouvelles menaces douanières de Donald Trump qui ont fait reculer le dollar à son plus bas niveau depuis trois ans, et un indicateur d’inflation rassurant aux Etats-Unis.
En Europe, Paris a perdu 0,14%, Francfort 0,74% et Milan 0,58%. Londres a grappillé 0,23%, dépassant tout de même son dernier record en clôture de mars, à 8884,92 points. A Zurich, le SMI a gagné 0,06%.
A Wall Street, vers 13H50 GMT, le Dow Jones perdait 0,10%, l’indice Nasdaq grappillait 0,06% et l’indice élargi S&P 500 glanait 0,13%.
Les investisseurs ont été bousculés, durant une partie de la séance, par un énième coup de semonce du président américain dans les actuelles négociations entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux.
Donald Trump a annoncé mercredi soir son intention d’envoyer d’ici deux semaines des lettres à certains pays pour leur annoncer des droits de douane qui leur seront imposés unilatéralement, faute d’accord à ce stade.
Ces lettres présenteront «un accord à prendre ou à laisser» et seront envoyées «dans une semaine et demie, deux semaines», a-t-il précisé, mentionnant «plus de 150 pays».
Ces remarques ont «de nouveau inquiété les investisseurs», et pourraient «accroître l’incertitude économique dans les semaines à venir», explique Fawad Razaqzada, analyste de marchés pour City Index.
Dans la foulée de cette annonce, le dollar a reculé à son plus bas niveau depuis octobre 2021 face à la monnaie unique, à 1,1631 dollar pour un euro. Vers 15H50 GMT, il cédait encore 0,78%, à 1,1576 dollar pour un euro.
Mais la publication d’une inflation côté producteurs aux Etats-Unis moins élevée qu’attendu a ensuite légèrement amélioré l’ambiance.
Sur un mois, l’indice des prix à la production (PPI) a progressé de 0,1% en mai, après un recul de 0,2% le mois précédent, contre une précédente estimation à -0,5%, d’après les données publiées par le ministère du Travail.
Ces données «donnent davantage de marge de manoeuvre à la Réserve fédérale américaine (Fed) pour baisser ses taux prochainement», indique Pierre-Alexis Dumont. Un assouplissement monétaire est généralement une bonne nouvelle pour les actions.
En conséquence, les taux d’emprunts américains se détendaient. Vers 13H30 GMT, le rendement des obligations à dix ans atteignait 4,36%, contre 4,42% la veille en clôture. Sur deux ans, ils évoluaient autour de 3,90%, contre 3,95%.
L’or profite de l’incertitude géopolitique
La «montée de l’incertitude mondiale apporte un soutien à l’or, renforçant son attrait de valeur refuge», selon Ricardo Evangelista.
Vers 15H50 GMT, l’once d’or bondissait de 1,43% à 3388 dollars.
«Des informations de presse rapportent qu’Israël pourrait se préparer à lancer une attaque contre l’Iran, tandis que la Russie a intensifié sa campagne de bombardements contre les villes ukrainiennes», a-t-il développé.
Ces rumeurs de marchés surviennent après que des responsables américains ont fait savoir mercredi que les Etats-Unis réduiraient les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité.
Côté pétrole, les marchés hésitaient, au lendemain d’une forte hausse, à l’affût de nouvelles informations sur les négociations entre Téhéran et Washington sur le nucléaire iranien.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord reculait de 0,07%, à 68,20 dollars vers 15H50 GMT, et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, de 0,20%, à 69,63 dollars.
Boeing recule après le crash d’un avion
Le titre de l’avionneur Boeing chutait de 4,99% à 203,15 dollars, à Wall Street, après qu’un 787 Dreamliner de la compagnie Air India à destination de Londres avec 242 personnes à bord s’est écrasé jeudi dans le nord-ouest de l’Inde.
C’est le tout premier crash pour ce modèle, a déclaré une source proche du dossier à l’AFP.
Oracle en forte hausse
Le groupe américain Oracle, spécialiste du «cloud» et dans l’intelligence artificielle, s’envolait de 13,87% à 200,85 dollars à Wall Street, avoir présenté un chiffre d’affaires en hausse de 11% au quatrième trimestre de son exercice décalé, au-dessus du consensus des analystes.