Les Bourses européennes ont globalement prolongé leur tendance positive mardi, au lendemain d’une séance euphorique, la perspective d’un vaccin efficace contre le COVID-19 permettant aux investisseurs de parier sur une amélioration des projections économiques.

Les places madrilène (+3,86%), londonienne (+1,79%) et parisienne (+1,55%) se sont démarquées sur le marché européen, enregistrant les plus grosses avancées. Francfort a progressé de 0,51%.

Les valeurs sinistrées au cours des derniers mois --aéronautique, loisirs, banques, pétrolières, foncières-- ont tiré les marchés vers le haut.

Les places européennes se sont émancipées de Wall Street, où la rotation sectorielle pesait sur les valeurs technologiques et l’indice Nasdaq à forte coloration technologique.

L’annonce lundi de perspectives positives d’un vaccin candidat contre le COVID-19 a fait mouche sur les marchés mondiaux qui ne s’attendaient pas à une prouesse scientifique aussi rapide: les indices boursiers avaient alors décollé à une vitesse vertigineuse en milieu de journée.

«La Bourse semble désormais jouer le scénario d’une sortie de crise sanitaire, avec l’appui financier des Etats et la commercialisation d’un vaccin d’ici à la mi-2021», analyse Jean-Jacques Friedman, directeur des investissements chez Natixis Wealth Management.

Même si le processus de vaccination prendra du temps, la nouvelle d’un potentiel vaccin apporte aux investisseurs «une certaine assurance qu’une solution à long terme est peut-être en route, leur permettant d’envisager les perspectives économiques avec une plus grande confiance à l’horizon 2021», estime de son côté Randeep Somel, gérant actions chez M&G Investments.

Les marchés semblent toutefois ignorer la récession annoncée en zone euro pour le quatrième trimestre alors que le nombre de contaminations reste toujours très fort aux Etats-Unis et en Europe, où les effets des mesures de restrictions se font sentir sur l’économie.

Le moral des investisseurs s’est de nouveau détérioré en Allemagne en novembre et a atteint son plus bas niveau depuis avril.

En France, le chômage a bondi pour atteindre 9% de la population active au cours du troisième trimestre, avant les effets du nouveau confinement qui a démarré au début du mois de novembre.

Les marchés avaient progressé la semaine passée à mesure que la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle américaine se dessinait.

«Même si Donald Trump conteste l’élection de son rival, la probabilité d’un recours qui retarderait l’installation de la nouvelle administration et la mise en place des mesures de soutien budgétaire est très faible», estime Jean-Jacques Friedman.

Néanmoins, les prochaines semaines seront décisives pour évaluer les marges de manoeuvre réelles de la prochaine administration américaine.

Sur la base de la nouvelle médicale positive, les secteurs qui avaient été massivement délaissés continuaient de retrouver des couleurs, les investisseurs pariant sur un retour dans le monde d’avant la crise du COVID-19.

LE SECTEUR AERIEN ACCELERE : les valeurs de l’aéronautique ont poursuivi leur ascension après s’être déjà envolées la veille. A Londres, le groupe aérien IAG, propriétaire de British Airways, a pris 5,88% à 137,65 pence et le fabricant de moteurs d’avions Rolls-Royce 7% à 107,00 pence. A Paris, Airbus a grimpé de 5,93,% à 87,92 euros et Safran de 5,09% à 118,75 euros.

LA TECH A LA TRAINE : plébiscitées pendant l’épidémie, les valeurs technologiques perdaient en revanche de leur attrait auprès des investisseurs. Worldline a reculé de 4,19% à 73,56 euros, STMicroelectronics a perdu 5,94% à 28,64 euros et Dassault Systèmes 2,54% à 149,45 euros.

Paris - CAC 40 +1,55% 5.418,97 points
Londres - FTSE 100 +1,79% 6.296,85 points
Francfort - Dax +0,51% 13.163,11 points
Madrid - IBEX 35 +3,38% 7.711,40 points
Milan - FTSE MIB +0,49% 20.851,58 points
Zurich - SMI +-0,55% 10.360,69 points
Amsterdam - AEX -0,35% 591,87 points
Bruxelles - Bel 20 +3,86% 3.525,86 points
Lisbonne - PSI 20 +1,00% 4.264,82 points