Les marchés mondiaux marquent le pas, suspendus à l’élection US

AWP

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Les Bourses européennes se sont affichées globalement en baisse ce vendredi. Mais en performances hebdomadaires, elles enregistrent leurs plus forts gains depuis début juin.

Les marchés mondiaux terminaient vendredi dans le calme une semaine de fortes hausses, dynamisée par la perspective de voir le démocrate Joe Biden poser ses valises à la Maison Blanche et partager le pouvoir avec une majorité sénatoriale républicaine.

A la clôture, les Bourses européennes se sont affichées globalement en baisse, Paris perdant 0,46%, Francfort 0,70%, Milan 0,25%, Madrid 0,78%. Londres a pour sa part avancé de 0,07%.

Mais ces places boursières ont affiché leurs plus forts gains hebdomadaires depuis début juin: +7,98% pour Paris, +7,99% à Francfort, +5,97% à Londres. A Zurich, le SMI a gagné 0,16%. L’Asie a également fortement progressé, l’indice Nikkei à Tokyo s’envolant de près de 6%.

Wall Street suivait une tendance similaire à la mi-séance, vers 17H20 GMT: le Dow Jones Industrial Average reculait de 0,23%, l’indice élargi S&P 500 de 0,08%, et le Nasdaq de 0,10%, mais les gains hebdomadaires s’annonçaient très élevés.

«Une semaine remarquable», résume Alexandre Baradez, analyste pour IG France, «tout l’opposé de ce que l’on aurait pu attendre» d’un contexte d’incertitudes très fortes sur l’issue de l’élection présidentielle américaine en pleine pandémie mondiale.

La baisse de tension et les prises de bénéfices vendredi ne faisaient pas oublier l’euphorie des marchés cette semaine, portés par la perspective d’un Congrès divisé.

Cette tendance s’est renforcée encore lorsque le démocrate Joe Biden a pris la tête de la course dans l’Etat-clé de Pennsylvanie vendredi.

Hauts revenus

La probable configuration d’un président démocrate aux prises avec une forte opposition parlementaire républicaine leur laisse espérer que des hausses d’impôt pour les entreprises et les hauts revenus seront remises à plus tard, ou que de nouvelles réglementations auront plus de mal à voir le jour, d’autant plus dans un contexte de crise sanitaire.

«Si le Sénat reste sous contrôle républicain, comme cela est très probable, tout ce qui ressemble de près ou de loin à une initiative démocrate un peu radicale sera combattu. Cela vaut pour les nominations aux postes clé de l’administration, la politique fiscale, la réglementation, l’assurance-maladie, les enjeux environnementaux», selon une analyse d’Oddo BHF.

Ce cas de figure «réduira la probabilité d’un plan de soutien budgétaire de grande ampleur» d’un côté, mais de l’autre, «mettra à nouveau la pression sur la Fed pour qu’elle soutienne la reprise par le biais d’une expansion de son plan massif d’achats d’actifs», souligne Franklin Pichard, directeur de Kiplink Finance.

La puissante Réserve fédérale a assuré jeudi qu’elle était prête à ouvrir de nouveau, et autant que nécessaire, sa boîte à outils, pour permettre à la première économie du monde de résister à la crise sanitaire ayant provoqué un net ralentissement de l’activité.

Confinement

Car l’heure est grave malgré les envolées boursières: les Etats-Unis viennent d’enregistrer un record de nouveaux cas de COVID-19 avec 120’000 cas positifs, une augmentation également observée en Europe où des mesures de confinement vont peser sur la croissance au dernier trimestre.

Une bonne nouvelle est venue toutefois apporter des signaux positifs sur l’économie outre-Atlantique vendredi: les créations d’emplois pour octobre se sont affichées au-dessus des attentes et le taux de chômage en-dessous.

Sur le marché de la dette, les taux souverains de la France et de l’Allemagne ont un peu progressé, plus nettement du côté américain.

Vers 18H30 GMT, le dollar perdait 0,47% face à l’euro, à 1,1883 dollar pour un euro, et reculait face au yen, à 103,27 yens pour un dollar.

Très volatil cette semaine avec l’élection américaine en ligne de mire, le marché du pétrole était dans le rouge : le prix du baril de brut américain WTI pour livraison en décembre lâchait 4,28% à 37,13 dollars, et celui du baril de Brent londonien pour janvier perdait 3,35% à 39,56 dollars.

Les cours ont toutefois progressé d’environ 5% sur la semaine.

Le cours de l’or a pris pour sa part 3,77% sur la semaine à 1.953,46 dollars, et le bitcoin 12,44% à 15.574,34 dollars.

Sur le front des valeurs, les entreprises technologiques apparaissent comme les grandes gagnantes de cette semaine. En Allemagne, Infineon a bondi de près de 10%, en France Worldline et STMicroelectronics de 11%, dans le sillage de leurs grandes soeurs américaines Facebook, Alphabet ou Apple.

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