Les marchés européens moroses, malgré la croissance US

AWP

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Francfort s’est enfoncé de 0,90%, Milan de 0,74%, et Paris (-0,07%) a fini stable tout comme Londres (-0,03%). A Zurich, le SMI a perdu 0,22%.

La séance avait bien commencé avec de bons résultats d’entreprises, une croissance américaine conforme aux attentes, mais l’inflation qui s’accélère a noirci le tableau: les marchés européens ont fini dans le rouge jeudi et Wall Street perdait sa vigueur de l’ouverture. 

Alors qu’ils étaient bien orientés à la mi-journée, les indices européens ont déchanté en fin de séance: Francfort s’est enfoncé de 0,90%, Milan de 0,74%, et Paris (-0,07%) a fini stable tout comme Londres (-0,03%). A Zurich, le SMI a perdu 0,22%.

Après une ouverture en nette hausse portée par les bons résultats d’Apple et de Facebook, la Bourse de New York devenait prudente: vers 17H00 GMT, le Dow Jones montait de 0,28%, le S&P 500 de 0,25%, tandis que le Nasdaq perdait 0,25%.

La croissance aux Etats-Unis s’est accélérée au premier trimestre 2021, grâce notamment aux plans de relance successifs, et les demandes d’allocations chômage ont de nouveau reculé la semaine passée à leur niveau le plus bas depuis la crise sanitaire.

Le PIB américain est en hausse de 6,4%, une croissance plus forte que les 4,3% du quatrième trimestre 2020 et conforme aux attentes des analystes.

«Les investisseurs anticipent tellement en cette période que lorsque l’événement se produit ils sont juste rassurés, et les marchés ne connaissent pas de bonds, seulement de légères variations», constate Lara Nguyen, experte des marchés financiers.

Cependant, les promesses de vente de logements ont rebondi en mars aux Etats-Unis, après deux mois consécutifs de recul, quoique bien moins que ce qui était attendu.

Et l’inflation aux Etats-Unis s’accélère à 3,5% sur un an au premier trimestre, contre 1,5% au quatrième trimestre 2020. Idem en Allemagne où elle a atteint en avril 2,0% sur un an, au plus haut depuis avril 2019. 

La hausse des prix américains est bien au-dessus de l’objectif de 2% de la Banque centrale américaine, la Fed, qui a cependant averti mercredi qu’il lui en faudrait plus pour resserrer sa politique monétaire, aujourd’hui très accommodante.

En début de séance, les investisseurs étaient rassurés par ce message de la Fed, qui martèle son intention de poursuivre sa politique de soutien à l’économie. 

«Sur le marché obligataire, même si la Fed dit qu’elle continue ses rachats d’actifs, les investisseurs anticipent qu’il y aura une hausse des taux en fonction de l’inflation et du taux de croissance», précise Lara Nguyen. 

Le taux du bon du Trésor américain à 10 ans a en effet atteint 1,68% dans l’après-midi, un niveau plus atteint depuis le 14 avril dernier, en hausse de 5 points de base par rapport à la clôture de la veille. Vers 17H00 GMT, il s’établissait à 1,65%. 

Après la clôture de Wall Street, Amazon sera le dernier des géants américains de la tech à publier son bilan financier.

Les majors pétrolières portées par la remontée des cours 

A Paris, Total a perdu 0,92% à 37,10 euros, malgré un bénéfice net qui a bondi au premier trimestre, lesté par l’annonce d’un retard d’au moins un an dans son projet gazier géant au Mozambique, suspendu début avril après une attaque jihadiste.

A Londres, Shell s’affichait en repli (action «B», 1,41% à 1.299,20 pence) après avoir annoncé un retour dans le vert au premier trimestre et avoir lui aussi profité de la remontée des cours du pétrole.

L’automobile victime de prises de bénéfices 

Après avoir bénéficié d’une amélioration de la conjoncture, les entreprises cycliques du secteur automobile sont l’objet de prises de profits jeudi. 

A Francfort, Volkswagen a reculé de 3,01% à 217,25 euros, BMW a perdu 2,43% à 83,80 euros et Daimler a cédé 1,97% à 73,69 euros.

A Paris, Renault a perdu 4,19% à 33,64 euros et Stellantis 3,97% à 13,84 euros.

A New York, Ford lâchait 9,77% à 11,22 dollars et General Motors 4,18% à 56,11 dollars.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin 

Les cours du pétrole accéléraient la cadence au lendemain de la publication du niveau des stocks aux Etats-Unis.

Vers 17H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 1,74% à 67,94 dollars à Londres par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril américain de WTI pour le même mois montait de 1,60% à 64,88 dollars.

Dans le même temps, l’euro restait stable face au billet vert (-0,06% à 1,2119 dollar). 

Le bitcoin reculait de 2,97% à 52.818 dollars.

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