Les marchés européens inquiets de l’inflation et de la résurgence du Covid

AWP

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Paris a terminé en baisse de 0,99%, Francfort a reculé de 1,01%, Milan de 1,27% tandis que Londres n’a finalement pas résisté à la vague baissière (-1,12%).

Les marchés boursiers européens ont reculé jeudi, la résurgence de la pandémie de COVID-19 faisant naître des doutes quant à la vigueur de la reprise, au moment où sont ravivées les interrogations autour de l’inflation américaine.

Au terme d’une séance passée dans le rouge, Paris a finalement abandonné 0,99%, Francfort a reculé de 1,01%, Milan de 1,27% tandis que Londres, originellement mieux orientée que ses homologues, n’a finalement pas résisté à la vague baissière (-1,12%). A Zurich, le SMI a perdu 0,55%.

De son côté, Wall Street évoluait en ordre dispersé après un démarrage dans le rouge: vers 16H45 GMT, le Dow Jones grappillait 0,11%, le S&P 500 perdait 0,29% et le Nasdaq 0,64%.

«L’incertitude autour de trois facteurs» pèse sur les marchés, explique Michael Hewson, analyste en chef chez CMC markets UK: «une augmentation continue des cas de virus, le rythme de la reprise qui semble ralentir, et le caractère transitoire ou non des pressions inflationnistes».

Autant d’inquiétudes qui pesaient en premier lieu sur les valeurs pétrolières et celles liées au voyage, en particulier outre-Manche.

«Les inquiétudes concernant le rythme et la persistance de la hausse des prix semblent limiter l’optimisme concernant la reprise mondiale», estime M. Hewson.

Le président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a pourtant réaffirmé sa conviction que les poussées inflationnistes ne seraient que transitoires, alors que les prix à la consommation et à la production ont atteint de nouveaux plus hauts en juin aux Etats-Unis.

Mais le fait que des membres de la Banque d’Angleterre (BoE) aient légèrement ajusté leur message jusqu’à présent très confiant, à la suite d’une forte accélération de l’inflation britannique en juin, a également un peu rebattu les cartes.

«Cette nouvelle ne provoque pas la panique, mais elle montre que les mouvements d’achats sur les marchés boursiers pourraient bientôt être interrompus», note Andreas Lipkow, analyste chez Comdirect.

Ainsi, sur le marché obligataire, le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est tendu jeudi, à contre-courant des autres rendements européens qui ont baissé, de même que le taux américain à dix ans.

Le taux d’intérêt du bon du Trésor français à dix ans est même repassé en territoire négatif pour la première fois depuis trois mois.

Côté statistiques, l’activité manufacturière de l’Etat de New York a progressé à un rythme record en juillet alors que la production industrielle a en revanche augmenté bien moins qu’attendu en juin aux Etats-Unis.

Par ailleurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont, comme attendu, reparties à la baisse outre-Atlantique après une hausse surprise la semaine précédente, atteignant un nouveau plus bas depuis le début de la crise.

Le secteur pétrolier à la peine 

Les prix du pétrole poursuivaient leur baisse, plombés par les négociations en coulisse de l’Opep+, synonymes d’ouverture prochaine des vannes selon certains observateurs de marché, mais aussi par une hausse inattendue des stocks d’essence aux Etats-Unis.

Vers 16H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 0,63% à 74,29 dollars à Londres.

A New York, le baril de WTI pour août reculait de 0,85% à 72,51 dollars.

Dans leur sillage, les valeurs du secteur pétrolier ont souffert. 

A Londres, BP a perdu 2,85% à 296,05 pence et Royal Dutch Shell (action « B «) 2,27% à 1.377 pence.

A Paris, TotalEnergies a reflué de 1,24% à 36,65 euros et TechnipFMC de 2,58% à 6,80 euros. CGG s’est enfoncé pour sa part de 3,52% à 0,62 euro.

Le groupe Siemens en mauvaise passe 

Siemens Gamesa (-14,42% à 22,49 euros), filiale espagnole spécialisée dans les éoliennes de Siemens Energy, a publié mercredi des prévisions annuelles décevantes. Dans son sillage, à Francfort, Siemens Energy a plongé de 11,09% à 22,92 euros tandis que Siemens a baissé de 2,49% à 130,24 euros. 

Du côté de l’euro et du bitcoin 

Vers 16H45 GMT, l’euro reculait de 0,29% face au billet vert, à 1,1803 dollar. 

Le bitcoin perdait 3,43% à 31.667 dollars.

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