Les bourses mondiales évoluent à tâtons lundi, prudentes en l’absence de nouvelles concernant les tensions commerciales avant une semaine riche en indicateurs et en résultats d’entreprises.
En Europe, Paris a pris 0,50% à la clôture, Milan 0,31%, Francfort 0,13% et Londres est restée à l’équilibre (+0,02%). A Zurich, le SMI a gagné 0,72%.
A Wall Street, vers 15H40 GMT, l’indice élargi S&P 500 perdait 0,45%, le Nasdaq 0,87% et le Dow Jones était à l’équilibre (-0,02%).
«Un climat d’optimisme prudent plane sur les marchés, malgré l’incertitude entourant la politique commerciale américaine et ses conséquences sur l’économie mondiale», commente Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.
Le sentiment s’est amélioré sur les marchés depuis que Donald Trump «a relâché la pression sur le président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell, annoncé des progrès commerciaux avec des partenaires comme le Japon et l’Inde, et déclaré que les taxes douanières à trois chiffres sur les produits chinois seraient probablement +substantiellement+ revues à la baisse», résume Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
Toutefois, la fébrilité reste élevée.
La Chine a assuré qu’aucun appel téléphonique n’avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contrairement à ce qu’avait précédemment affirmé Donald Trump au magazine Time.
Plus généralement, «si les États-Unis s’obstinent à imposer des droits de douane ou si les négociations échouent, l’aversion pour le risque pourrait rapidement réapparaître», estime Fawad Razaqzada, de City Index.
En attendant, «les marchés retiennent leur souffle avant la publication d’indicateurs et résultats d’entreprises cette semaine», dans un contexte de «craintes accrues de récession en raison de la politique douanière américaine», explique à l’AFP Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.
Aux Etats-Unis, la publication du PIB au premier trimestre et les chiffres de l’emploi pour le mois d’avril seront donc particulièrement scrutés mercredi.
Autre point d’attention des investisseurs: les résultats trimestriels des géants pétroliers TotalEnergies mercredi ainsi que Chevron et Exxonmobil vendredi, mais aussi ceux de quatre des «sept magnifiques», le surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique.
Les résultats de Meta et Microsoft seront publiés mercredi, et ceux d’Amazon et Apple jeudi. «Ces publications couvriront environ 40% de la capitalisation boursière du S&P 500», note Jim Reid, de la Deutsche Bank.
Les banques italiennes sur le devant de la scène
La banque d’affaires italienne Mediobanca (-0,80% à Milan), déjà visée par une offre publique d’échange (OPE) de Banca Monte Paschi di Siena (+2,08%), a à son tour annoncé une OPE sur Banca Generali, branche bancaire du groupe Generali, évaluant la transaction à 6,3 milliards d’euros.
Le titre de Banca Generali s’est envolé de 5,17% à la Bourse de Milan.
Mediobanca propose de payer 100% du montant de la transaction avec les titres qu’il détient dans l’assureur Generali et dont il est le premier actionnaire, avec 13,1% du capital.
L’or se reprend
Après avoir reculé depuis le début de la journée, l’or reprenait un peu de vigueur, signe que la prudence reste de mise chez les investisseurs.
L’once (31,1 g) prenait 0,28% par rapport à la veille, l’amenant à 3.328 dollars, après avoir dépassé la semaine dernière les 3.500 dollars pour la première fois de son histoire.
Le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans atteignait quant à lui 4,24%, au même niveau que vendredi en clôture.
Sur le marché des changes, le billet vert perdait lui 0,15% par rapport à l’euro, à 1,1383 dollar pour un euro.
Côté pétrole, les cours reculent, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdant 1,52% à 65,85 dollars, et celui de son équivalent américain, le WTI, baissant de 1,49% à 62,08 dollars.