Les Etats-Unis sanctionnent la Bourse de Moscou et plusieurs filiales

AWP

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Dans le cadre d’une nouvelle vague de mesures suite à l’invasion de l’Ukraine, Washington élargit également ses sanctions à l’encontre des banques étrangères qui soutiennent l’industrie de la défense russe.

Les Etats-Unis ont dévoilé mercredi une nouvelle salve de sanctions visant à asphyxier l’effort de guerre russe en Ukraine, mettant aussi la pression sur les institutions financières traitant avec l’économie russe, juste avant le sommet du G7.

Ces mesures, qui comprennent des sanctions touchant plus de 300 entités, dont la Bourse de Moscou, ciblent «les voies d’approvisionnement restantes par lesquelles (la Russie) se procure des matériaux et des équipements à l’international», a déclaré la secrétaire au Trésor Janet Yellen.

«Nous augmentons le risque pour les institutions financières qui traitent avec l’économie de guerre russe, éliminons les possibilités d’évasion et diminuons la capacité de la Russie à bénéficier de l’accès aux technologies, équipements, logiciels et services informatiques étrangers», a-t-elle ajouté, citée dans un communiqué.

Des mesures dénoncées comme «agressives» par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, citée par l’agence de presse d’Etat TASS. Elle a assuré que Moscou ne resterait pas «sans réponse».

Ces sanctions prises par les départements d’Etat et du Trésor concernent des entités situées en Russie et dans des pays comme la Chine, l’Afrique du Sud, la Turquie et les Emirats arabes unis.

Parmi elles figurent la Bourse de Moscou et plusieurs filiales, dans l’objectif de rendre plus difficiles les transactions de plusieurs milliards de dollars, ainsi que des entités impliquées dans trois projets de gaz naturel liquéfié.

En conséquence, la Bourse de Moscou a annoncé qu’elle allait suspendre les transactions en euros et en dollars sur son marché des changes.

«Impact significatif»

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a indiqué que les Etats-Unis «restaient préoccupés par l’ampleur et la portée des exportations» de la Chine vers la Russie, qui alimentent l’industrie militaire de Moscou.

En parallèle, le département du Trésor a élargi sa définition du complexe «militaro-industriel» russe.

Actuellement, les banques étrangères peuvent être sanctionnées pour leur soutien à l’industrie russe de la défense. Là, le Trésor étend la portée de ce régime de sanctions dites secondaires à toutes les personnes et entités russes déjà frappées par les sanctions américaines.

Cela signifie que les institutions financières étrangères pourraient être sanctionnées si elles effectuaient des transactions impliquant toute personne sanctionnée ou des banques russes visées comme VTB ou Sberbank. La liste des cibles passe ainsi de plus de 1000 à environ 4500.

Les Etats-Unis estiment que les biens et services provenant de ces réseaux étrangers aident la Russie à soutenir son effort de guerre en Ukraine et échappent aux sanctions.

Les efforts visant à restreindre la capacité de la Russie à soutenir la guerre en Ukraine ont eu un «impact significatif», selon un haut responsable américain s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

«Les exportations mondiales vers la Russie ont chuté de près de 90 milliards de dollars, et les exportations américaines vers la Russie ont pratiquement cessé pour tout sauf pour certains articles médicaux comme les vaccins», a-t-il affirmé.

Ces annonces interviennent à la veille du sommet du G7 en Italie, où le président américain Joe Biden entend montrer au président russe Vladimir Poutine que «le temps ne joue pas en sa faveur», selon un porte-parole de la Maison Blanche.

Le sommet sera l’occasion d’annoncer «de nouvelles sanctions et des mesures de limitation des exportations», qui viseront des «entités et réseaux aidant la Russie à se procurer ce dont elle a besoin pour sa guerre» contre l’Ukraine, d’après la même source.

Les membres du G7 vont aussi évoquer «le soutien de la Chine au complexe militaro-industriel russe» et des mesures visant à «libérer la valeur des actifs souverains russes gelés» pour aider l’Ukraine.

Si ce dernier sujet n’a pas toujours fait consensus parmi eux, la présidence française a annoncé mercredi qu’un accord en ce sens avait été trouvé.

En Italie, les membres du G7 devraient ainsi autoriser pour Kiev jusqu’à 50 milliards de dollars de prêts garantis par les intérêts des quelque 300 milliards de dollars d’actifs de la banque centrale russe gelés par eux et l’Union européenne.

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