Les Bourses européennes en net recul

AWP

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Seul l’indice PSI20 de la Bourse de Lisbonne a limité ses pertes, terminant en légère baisse de 0,17% à 5367,16 points.

Les Bourses européennes ont toutes terminé en forte baisse vendredi, minées par les annonces protectionnistes du président américain Donald Trump qui compte imposer des taxes douanières sur les importations d’acier et d’aluminium. Les menaces de M. Trump qui veut mettre en place des taxes allant jusqu’à 25% dès la semaine prochaine laissent poindre le risque d’une guerre commerciale ont suscité des réactions indignées dans le monde et lesté l’ensemble des marchés boursiers. «L’humeur du marché est destructive. Donald Trump et son envie de protectionnisme et de barrières douanières sont une source de forte appréhension pour des marchés qui ne vivent que de la transparence et du libre-échange», a relevé auprès de l’AFP Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale de Oddo Securities. «Les places boursières étaient déjà nerveuses. C’est du coup l’un des pires scénarios dans un contexte où les marchés essayaient de se reprendre, car au lieu d’être rassurés, ils doivent en plus digérer la crainte d’une entrave douanière», a-t-il développé. «Les opérateurs s’inquiètent d’une guerre commerciale. Les investisseurs craignent une réaction potentielle de pays comme la Chine», confirme David Madden, analyste chez CMC Markets UK.

L’Eurostoxx 50 a perdu 2,12%.

L’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a clôturé en forte baisse, perdant 2,39% à 5.136,58 points. Sur la semaine, le CAC40 a perdu 3,40%. Lafarge Holcim a enregistré la plus forte baisse, dévissant de 7,86% à 44,06 euros. Mais les valeurs liées aux matières premières ont aussi subi de grosses pertes: ArcelorMottal a reculé de 3,70% à 26,69 euros, Eramet s’est enfoncé de 6,14% à 119,30 euros. Safran (-4,63% à 84,84 euros) et Airbus (-3,24% à 93,95 euros), deux gros consommateurs d’acier ont aussi fini dans le rouge. Vallourec était l’un des rares titres à rester dans le vert (+1,51% à 4,64 euros) le fabricant de tubes sans soudure bénéficiant d’une forte implantation aux États-Unis qui devrait le prémunir davantage que ses concurrents.

A Francfort, les nouvelles n’étaient pas plus réjouissantes, l’indice Dax cédant 2,27% à 11.918,87 points, son plus bas niveau depuis août dernier. Logiquement, le principal sidérurgiste allemand, Thyssenkrupp a décroché de 4,08% à 20,93 euros. L’automobiliste Daimler a cédé 2,42% à 67,35 euros. Les banques allemandes ont suivi cette tendance, Commerzbank a perdu 3,62% à 12,09 euros et Deutsche Bank 3,09% à 12,55 euros. Beiersdorf, le fabriquant de cosmétique est la seule valeur de l’indice dans le vert (+0,56% à 86,56 euros).

L’indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a lâché 1,47% à 7.069,90 points. Les valeurs minières sont les principales victimes de la journée. Rio Tinto perd 3,76% à à 3.638,50 pence, Anglo American lâche 3,10% à 1.687,60 pence, BHP Billiton recule aussi de 3,10% à 1.412,60 pence et Glencore de 3,02% à 364,50 pence. Les banques n’ont pas fait mieux, RBS (3,05% à 257,60 pence), Barclays (-2,82% à 205,30 pence), Lloyds (-1,93% à 67 pence) et HSBC (-2,06% à 705 pence) ont toutes terminé en baisse.

La Bourse de Madrid a suivi la même tendance, en net recul de 2,13% à 9.531,10 points pour l’indice Ibex-35 des valeurs vedettes, au plus bas depuis un an. Toutes les valeurs ont fini dans le rouge. Tecnicas reunidas (raffinerie, énergie, infrastructures) a dévissé de 4,30 % à 25,62 euros, comme Acerinox, qui a perdu 2,37% à 11,97 euros. Le groupe pétrolier Repsol a également cédé 3,45% à 14 euros. CaixaBank, la troisième banque d’Espagne a lâché 3,17% (3,85 euros).

A Milan, l’indice FTSE Mib a terminé la journée en baisse de 2,39% à 21.912 points. Toutes les valeurs ont fini dans le rouge, à l’exception de Yoox-Net-A-Porter qui a terminé à l’équilibre, à 37,73 euros. La plus forte baisse a été enregistrée par Exor, qui a dévissé de 6,08% à 55,04 euros. Fiat Chrysler a cédé 5,72% à 16,11 euros, après des ventes en recul en Italie en février.

L’indice SMI de la Bourse suisse a clôturé en recul de 1,86% à 8.628,51 points. Là aussi, tous les titres ont fini dans le rouge: les deux grandes banques suisses UBS et Credit Suisse ont perdu respectivement -3,44%, à 17,12 francs suisses, et -3,63%, à 16,60 francs suisses. La banque privée suisse Julius Baer a pour sa part chuté de 2,59% à 58,58 francs suisses. Le géant des matériaux de construction LafargeHolcim qui a annoncé une lourde perte lors de la publication de ses résultats annuels, a dégringolé de 7,53% à 50,86 francs suisses.

A Bruxelles l’indice Bel-20 a terminé en baisse de 1,89% à 3.869,18 points. Directement menacé par le risque de guerre commerciale avec les Etats-Unis, le groupe belge de métallurgie Bekaert a dégringolé de 8,19% à 37,22 euros. Seules deux valeurs étaient dans le vert, dont le groupe belge de télécoms Proximus qui a progressé de 0,87% à 26,57 euros.

L’indice AEX de la Bourse d’Amsterdam a fini dans le rouge (-2,05% à 518,72 points). Le fournisseur de services maritimes Boskalis a perdu 4,45% à 29,01 euros et l’assureur Aegon a chuté de 3,94% à 5,41 euros. Seul à la hausse, le groupe de biotechnologies Gemalto a pris 0,50% à 49,74 euros.

Seul l’indice PSI20 de la Bourse de Lisbonne a limité ses pertes, terminant en légère baisse de 0,17% à 5367,16 points. Quelques valeurs ont fini dans le vert, comme la banque BCP qui a bondi de 4,49% à 0,31 euros ou EDP-ENERGIAS qui a pris 2,57% à 2,79 euros. Galp Energia s’est aussi apprécié de 0,69% à 14,67 euros tandis que Jeronimo Martins a fini en baisse de 1,53% à 15,17 euros.

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