Les Bourses asiatiques ont dans l’ensemble grimpé lundi dans le sillage Wall Street, les investisseurs se montrant soulagés par le possible report de la date-butoir pour l’application des surtaxes douanières américaines et la poursuite des négociations entre Canada et Etats-Unis.

A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a fini en progression de 0,83% à 40.487,39 points, se hissant en séance à son plus haut niveau depuis juillet 2024, tandis que l’indice élargi Topix a grimpé de 0,43% à 2.852,84 points.

La Bourse de Séoul a gagné 0,52%, Sydney 0,33%. Taipei en revanche a cédé 1,44%.

Les marchés asiatiques emboîtaient dans l’ensemble le pas à la Bourse de New York, où les indices de référence S&P 500 et Nasdaq ont tous deux dépassé vendredi leur plus haut niveau historique en clôture.

En fin de semaine dernière, les Bourses mondiales avaient été tirées par l’annonce d’un accord commercial entre Washington et Pékin qui porte notamment, selon la Maison Blanche, sur l’accélération des acheminements chinois de terres rares vers les Etats-Unis.

Surtout, à l’approche de la date-butoir du 9 juillet à laquelle sont censés entrer en vigueur aux Etats-Unis des surtaxes douanières dites réciproques, particulièrement lourdes pour les économies asiatiques, «un porte-parole de la Maison Blanche a évoqué une prolongation» du délai pour négocier des accords, ont noté les experts du courtier Tokyo Tokai Intelligence.

«Les anticipations d’une baisse anticipée des taux d’intérêt par la Fed (banque centrale américaine) expliquent probablement également cet appétit pour le risque» de la part des investisseurs, ont-ils ajouté.

Les titres liés à l’intelligence artificielle et aux semi-conducteurs étaient particulièrement favorisés à Tokyo, à l’image de Disco (+1,45%).

Si «les marchés sont bien orientés», pour autant «c’est le moment de redoubler de prudence. Les risques géopolitiques persistent, les négociations sur les droits de douane sont toujours en cours. Il faut faire preuve d’une certaine retenue», avertit Joshua Crabb, analyste chez Robeco, sur Bloomberg TV.

Signe de cette prudence persistante, l’or grimpait de 0,52% à 3.291 dollars lundi.

Hong Kong plombé par un mauvais indicateur

Les Bourses chinoises ont été minées lundi par l’annonce d’une nouvelle contraction de l’activité manufacturière en Chine en juin, pour le troisième mois d’affilée, même si la trêve dans la guerre commerciale avec les Etats-Unis se maintient.

Vers 06H30 GMT, l’indice hongkongais Hang Seng reculait de 0,30% à 24.212 points. En Chine continentale, en revanche, l’indice composite de Shenzhen résistait (+0,52%).

Dollar sous pression, inquiétudes budgétaires aux Etats-Unis

Vers 06H30 GMT, le billet vert reculait de 0,51% face à la monnaie japonaise, à 143,91 yens pour un dollar.

«Les devises asiatiques s’apprécient face au dollar dans un contexte d’inquiétudes croissantes concernant l’indépendance de la Fed», dont le président est en butte aux critiques virulentes de Donald Trump, «et les perspectives budgétaires américaines», commente Lloyd Chan, de la banque MUFG.

Susceptible de plomber le dollar, «la possible augmentation de la dette budgétaire découlant du projet de loi ambitieux du président Trump» inquiète les cambistes, détaille-t-il.

Les sénateurs américains examinent ce mégaprojet de loi budgétaire avant le vote final qui pourrait intervenir lundi. Il prévoit la prolongation de massifs crédits d’impôt et des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l’immigration.

«La volatilité (du marché) devrait s’accentuer cette semaine, la baisse des liquidités américaines due à la fête nationale fériée du 4 juillet coïncidant avec la publication du rapport sur l’emploi et l’adoption attendue du projet de loi budgétaire», soulignent les experts de Standard Chartered.

Signe de cette forte volatilité, le Canada a annulé une taxe -- visant notamment les géants de la tech -- qui avait provoqué la rupture des négociations commerciales avec les Etats-Unis, annonçant dans la foulée leur reprise en vue d’un accord d’ici au 21 juillet.

Pétrole en berne

Le marché du pétrole restait sur ses gardes lundi, hésitant entre les incertitudes économiques persistantes et la fragilité de la situation géopolitique au Moyen-Orient, après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social qu’il n’envisageait plus de lever les sanctions contre l’Iran.

Vers 06H30 GMT, le baril de WTI américain reculait de 0,35% à 65,29 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,10% à 67,70 dollars.