Les banques chahutées après une enquête sur le blanchiment

AWP

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Deutsche Bank plonge de 8,7%, Standard Chartered lâche 5,8% et HSBC abandonne également plus de 5% à la clôture.

HSBC, Deutsche Bank, ING... Ces grands noms de la finance étaient fortement malmenés en Bourse lundi, après les révélations d’un consortium de journalistes qui accusent ces géants bancaires d’avoir permis le blanchiment d’argent sale à grande échelle.

A Francfort, Deutsche Bank a lâché 8,7% à 7,0 euros à la clôture après la publication de cette enquête la visant. Standard Chartered, également sous le feu des projecteurs, a perdu de son côté 5,8% à 338,6 pence à Londres.

En Suisse, l’action UBS a perdu 6,2% à 10,31 francs et la nominative Credit Suisse 6,3% à 9,17 francs.

A Hong Kong, l’action HSBC a touché son plus bas niveau depuis 25 ans, clôturant en chute de 5,33% à 29,30 HKD. Outre le fait que le groupe a été cité par l’enquête du consortium de journalistes, il pourrait essuyer des sanctions de Pékin dans le cadre de mesures de représailles contre certains pays étrangers.

Egalement citée dans l’affaire, la banque ING a plongé de 9,3% à 5,98 euro à Amsterdam. Selon des informations de la presse néerlandaise, la filiale de la banque en Pologne a aidé des clients à envoyer des fonds suspects en dehors de la Russie durant des années.

Dans son enquête menée par 108 médias internationaux, de 88 pays, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dénonce les carences de la régulation du secteur.

Argent sale

«Les profits des guerres meurtrières contre la drogue, des fortunes détournées des pays en développement et des économies durement gagnées volées dans le cadre d’une pyramide de Ponzi ont tous pu entrer et sortir de ces institutions financières, malgré les avertissements des propres employés des banques», détaille l’investigation.

L’enquête est fondée sur des milliers de «rapports d’activité suspecte» (SAR en anglais) adressés aux services de la police financière du Trésor américain, FinCen, par des banques du monde entier, mais «gardés hors de la vue du public». Selon l’ICIJ, des montants astronomiques d’argent sale ont transité durant des années par les plus grandes institutions bancaires du monde.

Ces documents portent sur 2000 milliards de dollars de transactions, entre 1999 et 2017. Il s’agirait d’argent provenant de la drogue et d’actes criminels ou encore de fortunes détournées des pays en développement.

L’investigation pointe notamment du doigt cinq grandes banques - JPMorgan Chase, HSBC, Standard Chartered, Deutsche Bank, et Bank of New York Mellon - accusées d’avoir continué à faire transiter des capitaux de criminels présumés, et ce même après avoir été poursuivies ou condamnées pour faute financière.

HSBC s’est défendue en répondant aux journalistes qu’elle avait toujours respecté ses obligations légales sur le signalement des activités suspectes.

Dans un communiqué, elle présente les accusations de l’ICIJ comme anciennes et antérieures à un accord conclu sur le sujet en 2012 avec le département américain de la Justice. La banque dit avoir depuis lors revu ses capacités à lutter contre la criminalité financière dans plus de 60 juridictions, se présentant comme «une institution beaucoup plus sûre qu’elle ne l’était en 2012».

Dans un communiqué, Deutsche Bank a assuré que les révélations du Consortium étaient en fait des informations «bien connues» de ses régulateurs et a dit avoir «consacré d’importantes ressources au renforcement de ses contrôles» et «être extrêmement attentive au respect de (ses) responsabilités et de (ses) obligations».

ING a pour sa part affirmé qu’elle avait cessé sa relation en 2018 avec une des entreprises incriminées pour avoir collaboré avec sa filiale polonaise, et qu’elle s’apprêtait à en faire de même avec la seconde.

L’onde de choc de cette publication résonnait également en France et les banques faisaient partie des plus fortes baisses du jour, au cours d’une séance déjà très nerveuse en raison des craintes autour de l’aggravation de la pandémie de Covid-19.

A la Bourse de Paris qui a chuté elle-même de 3,84%, Société Générale a dévissé de 7,7% à 11,66 euros, Crédit Agricole de 5,4% à 7,66 euros et BNP Paribas de 6,4% à 32,39 euros.

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