Le taux allemand continue de se tendre sur le marché de la dette

AWP

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Le taux d’emprunt à dix ans de la France s’est stabilisé pour sa part à 0,977%.

Les taux d’emprunt de l’Allemagne ont repris leur ascension jeudi, dans le sillage des rendements américains, les investisseurs semblant anticiper une remontée plus rapide que prévu de l’inflation.

«La remontée des rendements aux Etats-Unis a clairement un impact sur le reste du marché, en particulier la zone euro», a commenté auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche chez SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

Les taux américains ont en effet poursuivi leur mouvement ascendant après la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi. Cette dernière a laissé ses taux directeurs inchangés comme prévu, mais conforté le marché dans son anticipation de trois, voire quatre hausses de taux cette année.

Changeant un peu de ton par rapport à son dernier rendez-vous, la Fed a dit s’attendre à ce que l’inflation «remonte cette année pour se stabiliser à moyen terme autour de la cible de 2%».

«La grosse question aujourd’hui pour les investisseurs obligataires est de savoir ce qui va se passer du côté de l’inflation et comment cela va changer le paradigme dans lequel nous étions d’une normalisation graduelle de la politique monétaire», a expliqué M. Lesné.

«Nous sommes désormais dans une configuration où l’inflation semble potentiellement pouvoir surprendre à la hausse, surtout côté américain mais également en Europe», a-t-il ajouté.

Ainsi, «il y a quelques voix au sein de la Banque centrale européenne (BCE) qui sont plutôt favorables à une politique un petit peu moins accommodante, à l’instar de Klaas Knot», le gouverneur de la banque centrale néerlandaise, a relevé M. Lesné.

«Les investisseurs, qui se disaient que la BCE allait arrêter ses achats d’actifs, mais pas de façon brutale et qu’elle les prolongerait au moins jusqu’en décembre, avec une première remontée de taux pas prévue avant 2019, sont en train de changer un peu d’opinion», a-t-il développé.

Alors que la pression à la hausse s’intensifiait sur les taux d’emprunt allemand, la plupart des pays plus fragiles de la zone euro, à l’image de l’Italie et de l’Espagne, ont vu leurs rendements baisser.

Cet écart de taux entre les pays du sud et du nord de l’Europe s’explique, selon M. Lesné, par le fait que «l’appétit pour le risque est toujours là», dans un environnement macroéconomique toujours porteur, encourageant les investisseurs à se tourner vers des dettes potentiellement plus rémunératrices.

A 18h00 (17h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne s’est tendu à 0,721%, après être monté jusqu’à 0,734%, un plus haut depuis décembre 2015, contre 0,697% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France s’est stabilisé pour sa part à 0,977% contre 0,968%, après avoir atteint 1,002%, un plus haut depuis mars 2017.

De son côté, le taux italien à dix ans s’est détendu à 1,965% contre 2,029%, tout comme le taux espagnol de même maturité, à 1,409% contre 1,427%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique s’est apprécié à 1,531% contre 1,510%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis se tendait à 2,746%, son plus haut niveau depuis avril 2014, contre 2,705% mercredi. Celui à 30 ans montait à 2,976% contre 2,935% et celui à deux ans s’établissait à 2,153%, contre 2,141%.

 

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