Le pétrole se replie encore, la Chine déçoit, aversion pour le risque

AWP

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Le Brent termine sur une perte de 0,91% à 82,04 dollars et le WTI finit sur une dépréciation de 0,74% à 78,15 dollars.

Les cours du pétrole ont poursuivi mardi leur recul, affectés par les prévisions économiques jugées timorées de la Chine, ainsi que par un mouvement d’aversion pour le risque.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a cédé 0,91%, pour clôturer à 82,04 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en avril a lui perdu 0,74%, à 78,15 dollars.

Les autorités chinoises «nous ont tous déçus avec leur prévision de croissance aux alentours de 5%», a commenté John Kilduff, d’Again Capital.

Lors d’un discours prononcé à l’ouverture de la session annuelle du Parlement chinois à Pékin, le Premier ministre Li Quiang a reconnu que cet objectif, le même qu’en 2023, «ne (serait) pas facile à atteindre».

«La Chine reste sur sa position qui consiste à se passer de mesures de relance massives», outil classique des autorités lors de précédents ralentissements, «à mesure qu’elle recalibre son modèle de croissance», a commenté, dans une note, Duncan Wrigley, de Pantheon Macroeconomics.

Le discours prudent du gouvernement chinois a indisposé un marché déjà inquiet de la tenue de la demande d’or noir durant les prochains mois, avant un possible rebond à l’été.

Pour John Kilduff, les opérateurs ont aussi vendu sur la foi de «spéculations quant à un cessez-le-feu imminent à Gaza».

Des médiateurs égyptiens, américains et qataris sont réunis au Caire pour tenter de parvenir à un compromis entre Israël et le Hamas sur une trêve des combats.

Dernière banderille plantée dans les cours du brut, le mouvement d’aversion pour le risque qui a traversé le marché après que le bitcoin a inscrit un nouveau record.

Quant au prolongement des engagements de réduction de production de huit membres de l’alliance Opep+, annoncé dimanche, «c’est déjà de l’histoire ancienne», a estimé John Kilduff.

Pour les analystes de Rystad Energy, l’Opep+ était acculé à une reconduction de ses réductions de production, sous peine de déséquilibrer le marché et de voir la demande dépasser sensiblement l’offre à court terme.

Par ailleurs, les chiffres de la seconde quinzaine de mai compilés par l’agence Bloomberg montrent que la Russie a retrouvé sa capacité de raffinage préalable aux frappes ukrainiennes sur ses infrastructures pétrolières, ce qui interroge sur la tenue de ses engagements de coupes de production, selon John Kilduff.

«Nous n’allons pas pousser les prix vers le haut indéfiniment, parce que cela affecte producteurs et consommateurs», a déclaré mardi le président russe Vladimir Poutine, cité par l’agence d’Etat TASS.

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