Les cours du pétrole sont dans le rouge vendredi, plombés par des craintes d’une nouvelle accélération de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).
Vers 13h20, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, reculait de 1,26% à 65,71 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, cédait 1,31% % à 61,97 dollars.
Au sein de l’Opep+, les dissensions internes sur le respect des quotas semblent être la cause d’un changement de stratégie du groupe, mené notamment par l’Arabie saoudite.
Le royaume avait déjà surpris le marché en annonçant augmenter plus que prévu sa production en mai «afin de discipliner les contrevenants aux quotas», souligne Ole R. Hvalbye, de SEB.
L’analyste constate que «cette mesure n’a pas réussi à contraindre le Kazakhstan», qui reste «le plus grand surproducteur du groupe», et a déclenché des discussions sur une nouvelle augmentation importante de la production en juin.
Cela ferait fortement chuter des cours de l’or noir déjà bas à cause de perspectives d’une économie mondiale ralentie par les droits de douane.
Et dans le contexte des discussions sur une trêve entre l’Ukraine et la Russie, une éventuelle levée des sanctions américaines à l’encontre de la Russie conduirait «à une augmentation du pétrole russe sur le marché, malgré l’appartenance de la Russie à l’Opep+», avertit Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.
Toutefois, les cours de l’or noir «s’accrochent aux signes d’une détente potentielle des tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine» qui serait de nature à doper la demande, estime Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management.
Lundi, le président américain a reconnu devant la presse que les surtaxes de 145%, qu’il a lui-même imposées à Pékin, étaient «très élevées» et qu’elles allaient «baisser de façon substantielle».
Vendredi, Donald Trump a d’ailleurs dit s’être entretenu avec Xi Jinping au téléphone sur les droits de douane.
Les Etats-Unis et la Chine étant les deux premiers consommateurs de pétrole au monde, une détente de la guerre commerciale entre ces deux pays serait perçue comme un facteur de hausse de la demande de brut.