La hausse du dollar plombe le pétrole

AWP

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Le WTI perd un dollar et s’approche du seuil des 60 dollars à New York. Le Brent descend sous la barre des 64 dollars.

Les cours du pétrole coté à New York et à Londres ont reculé jeudi, lestés par le regain de vigueur du dollar ainsi que par les craintes liées aux barrières douanières défendues par Donald Trump.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat d’avril a cédé 1,03 dollar pour clôturer à 60,12 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 63,61 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 73 cents par rapport à la clôture de mercredi.

«Le repli des cours est en grande partie lié à la progression du dollar», a estimé Bart Melek de TD Securities.

Une hausse du billet vert, monnaie de référence des prix du baril, tend à rendre moins attractifs les achats de brut pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

Les marchés restent par ailleurs «fébriles face aux éventuelles conséquences d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis et les autres pays, qui pourrait freiner le commerce mondiale et in fine affaiblir la demande en énergie», a noté M. Melek.

Le président américain a créé la surprise la semaine dernière en annonçant vouloir imposer des taxes à l’importation sur l’acier et l’aluminium, suscitant un tollé parmi les partenaires commerciaux des Etats-Unis. Même si Donald Trump a depuis adouci le ton en évoquant d’éventuelles exemptions, les marchés attendaient plus de détails sur les mesures envisagées.

Le texte devait être signé jeudi à 15H30 (20H30 GMT) à la Maison Blanche.

Les marchés continuaient également à réagir au rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Energie diffusé mercredi, qui a montré entre autres une nouvelle augmentation des extractions de brut aux Etats-Unis.

«La production américaine a augmenté sur 21 des dernières 26 semaines et s’établit désormais à peine en dessous de la production russe», le premier producteur mondial, a commenté Tamas Varga, analyste chez PVM.

Cette explosion de l’offre de brut américaine ne fait toutefois pas des Etats-Unis le «producteur-pivot» qui contrôle le marché, rôle habituellement réservé à l’Arabie saoudite et, dans une moindre mesure, à la Russie, ont remarqué les analystes d’ABN Amro. «Les producteurs indépendants américains doivent réagir aux prix, c’est moins le cas de l’entreprise nationale saoudienne», ont-ils justifié.

Les dernières prévisions de la banque Goldman Sachs étaient également de nature à estomper les inquiétudes liées à l’explosion de la production américaine.

«Les perspectives de croissance robuste et le fait que la demande (de brut) tend ces dernières années à accélérer au deuxième trimestre, nous pousse à réitérer notre prévision d’une hausse de la demande mondiale moyenne de 1,85 million de barils par jour en 2018», ont commenté les analystes de Goldman Sachs.

Dans le même temps, la croissance de la production de pétrole, notamment aux Etats-Unis, ne devrait pas absorber la totalité de cette demande et les réserves mondiales devraient donc à nouveau reculer en 2018, anticipent-ils.

 

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