La Fed baisse ses taux directeurs – Flash boursier Bonhôte

Julien Staehli, Pierre-François Donzé, Karine Patron, David Zahnd, Bertrand Lemattre et Pascal Maire, Banque Bonhôte & Cie SA

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La Fed a remodelé l’horizon des politiques monétaires des autres banques centrales. L’inflation poursuit son ralentissement en zone euro.

La semaine a été marquée par la baisse du taux directeur de la Fed de 50 points de base, la première depuis mars 2020. La nouvelle fourchette de référence se situe désormais à 4,75-5%. Avec cette décision, la Fed a remodelé l’horizon des politiques monétaires des autres banques centrales. La BCE qui avait baissé ses taux le 12 septembre (-25 points) pourrait être contrainte à une nouvelle baisse le mois prochain. De la même manière, la BNS se trouve dans une situation inextricable dans sa lutte contre le franc fort puisqu’elle sera quasiment contrainte à baisser ses taux lors de sa réunion ce jeudi (26 septembre).

Dans son discours M. Powell a su rassurer quant à la santé de l’économie américaine mais également sur le timing adopté par la Fed, puisque l’inflation paraît à ce jour maitrisée et l’hypothèse d’un atterrissage en douceur de l’économie prévaut. Cela dit, une autre lecture de cette décision montre aussi que la Fed craint d’être en retard dans son cycle d’assouplissement et a agi de manière déterminée pour soutenir l’économie et apaiser certaines craintes par rapport au récent affaiblissement du marché du travail. Le président de la Fed a aussi tenu à souligner que cette réduction de 50 points de base n’est en aucun cas les prémices du rythme à venir. La projection médiane de la trajectoire de la politique monétaire implique deux réductions supplémentaires de 25 points de base (bps) pour la fin de l’année et un total de 100 bps en 2025. Le marché, lui, anticipe -65 bps d’ici la fin de l’année et donc un risque de déception, mais une forme de consensus d’ici la fin de l’année n’est donc pas exclue.

Les statistiques économiques de la semaine sont venues soutenir la décision de la Fed puisque les ventes au détail ont rebondi de manière inattendue sur un mois en août (+0,1% contre un repli de 0,2% attendu). Hors automobile, carburants, matériaux de construction et services de restauration, les ventes au détail ont augmenté de 0,1% après une progression de 0,4% en juillet et une hausse de 0,2% anticipée. Ce chiffre est la plus proche de la composante des dépenses de consommation des ménages entrant dans le calcul du PIB. Du côté de l’offre, tant la production industrielle que manufacturière ont augmenté notablement plus que prévu sur un mois en août après des baisses en juillet.

Du coté des taux, ce sont les obligations d’Etat américain (T-Bonds) courts qui ont le plus profité de cette baisse, ce qui a permis à la courbe des taux US de se pentifer. Le taux à 2 ans s’affichant à 3,60% et le 10 ans à 3,74%. Le dollar s’est affaibli contre un panier de devises et l’or a une nouvelle fois atteint des records.

Dans la zone euro, l’inflation a ralenti en rythme annuel en août. L’indice des prix à la consommation calculé aux normes européennes a décéléré à 2,2% sur 1 an, après une hausse de 2,6% en juillet. L’indice des PMI composite montre lui une contraction de l’activité économique globale puisque l’indicateur est passé en dessous des 50 points (48,9 points contre 50,5 attendu et 51,0 précédemment).

Les marchés américains ont plutôt bien accueilli ces annonces puisqu’ils terminent la semaine en hausse. Le S&P500 gagne 1,36%, alors que le Nasdaq termine en progression de 1,49%. En Europe l’ambiance était légèrement différente avec le Stoxx Europe 600 et le SMI en léger repli de 0,33% et 0,86% respectivement.

L’essentiel en bref

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