Wall-Street est en feu. Toujours plus haut, telle est la devise… malgré des valorisations jugées désormais élevées par de nombreux analystes. Les trois principaux indices ont désormais progressé sans interruption depuis début janvier, soutenus par de bons résultats d'entreprises, par la réforme fiscale et par le dollar faible qui favorise les multinationales américaines. Vendredi, l'annonce d'une croissance du PIB inférieure aux attentes au Q4 aux Etats-Unis n'a pas entamé l'optimisme ambiant, tandis que Donald Trump, depuis le forum économique de Davos, a appelé les entreprises étrangères à investir aux Etats-Unis. Le dollar a repris vendredi le chemin de la baisse, ce qui a soutenu les cours du pétrole.

Le Dow Jones à 26’616 points, le S&P 500 SPX) à 2’872 pts et le Nasdaq à 7’505 pts. Sur l'ensemble de la semaine, les indices ont bondi respectivement de 2,1%, 2,2% et 2,3%. Notons par ailleurs que l’indice des petites capitalisations, le Russell 2000 est de retour au-dessus des 1’600 points.
 
A Davos, Donald Trump a prononcé un discours plus conventionnel qu'à son habitude, décrivant une Amérique ouverte au monde et aux échanges, mais appelant à ce que le commerce avec d'autres pays soit "juste et réciproque". Selon le dirigeant, il n'y a jamais eu de meilleur moment pour embaucher, construire ou investir aux USA. « L’Amérique est ouverte aux affaires et nous sommes de nouveau compétitifs", a lancé le président des Etats-Unis. "C'est le moment idéal pour ramener vos entreprises, vos emplois et vos investissements aux Etats-Unis", a estimé le président mué en super VRP des Etats-Unis.

Le dollar est reparti en baisse vendredi, après les turbulences des dernières 48 heures liées aux déclarations contradictoires de l'administration Trump. Jeudi soir, Donald Trump a assuré qu'il souhaitait un dollar fort sur le long terme, faisant rebondir temporairement le billet vert.
L'indice du dollar, qui mesure son évolution face à un panier de 6 devises, a reculé vendredi de 0,3% à 89,12, proche de son plus bas depuis trois ans. L'euro reprend du coup son ascension à 1,2405 ce matin.

Sur le front des résultats d’entreprises, au 25 janvier, près d'un quart (24%) des sociétés du S&P 500 ont publié leurs résultats du Q4: 81% d'entre elles ont annoncé des ventes supérieures aux attentes, un nombre supérieur à la moyenne des 5 dernières années (56%).
Pour les bénéfices nets, 76% des sociétés ayant publié leurs comptes ont fait mieux que prévu, là aussi davantage que sur les 5 dernières années.
 
En bref, les indices boursiers US sont à des niveaux records, la volatilité diminue (mais reste intéressante pour les investisseurs intéressés à acheter des produits structurés), les rendements obligataires montent lentement mais surement, le 10 ans US à 2,70% ce matin, le pétrole reste bien orienté à 66,15 dollars le baril, l’or en léger retrait à 1345 dollars l’once (vendre des calls à la monnaie, on est sur une résistance), le dollar reste faible, l’euro fort et la Banque Nationale Suisse (BNS) est certainement intervenue dans le marché des changes, la paire eur/chf à 1,1630 en ce moment.

Cette semaine sera pavée d’embûches ou d’opportunités, selon si on détient des actions ou non. Nous aurons droit à un déluge de résultats de sociétés aux Etats-Unis (121 noms du SPX et notamment Apple), le discours de Donald Trump sur l’état de l’Union, la réunion de la Fed (quasiment personne n’attend de hausse à cette occasion) et l’importante publication des créations d’emplois aux Etats-Unis, vendredi.
 
Les marchés européens des actions ouvrent autour de l’équilibre, la bonne vieille Europe a décidément bien du mal à se mettre en mode records. AMS publie d’excellents résultats et prévoit que ses ventes vont croître de 60% par an, le titre en hausse de 21%, notre recherche confirme sa recommandation d’achat sur le nom et son objectif de cours à 115 francs, il n’est pas trop tard pour monter à bord. Les résultats complets d’AMS seront publiés le 6 février. Givaudan est en légère baisse malgré le relèvement de notre objectif de cours, de 2’400 à 2’500 francs.
 

A suivre aujourd’hui

• Les résultats d’entreprises aux Etats-Unis.
• Toujours aux USA, les revenus et les dépenses des ménages au mois de décembre ainsi que l’indice de l’activité manufacturière de la Fed de Dallas, en janvier.
• ECB speakers: Lautenschlaeger, Coeure.
• Le dollar, l’euro, le franc.
• Les taux d’intérêts.