Wall-Street vit une nouvelle séance baissière, le marché craignant une escalade de mesures protectionnistes prévues par Donald Trump. Le président des Etats-Unis avait commencé par l’acier et l’aluminium, il s’attaque désormais frontalement à la Chine en la menaçant de taxer un grand nombre de ses produits. Les départs de Rex Tillerson et de Gary Cohn ne sont pas anecdotiques et signalent un durcissement de la position de Donald Trump en matière diplomatique et commerciale. La Maison Blanche indique vouloir inciter Pékin à réduire de 100 milliards de dollars son excédent commercial avec les Etats-Unis. Pour ce faire, les USA pourraient imposer des tarifs douaniers pouvant toucher jusqu’à 60 milliards de dollars d’importations chinoises, en ciblant notamment la technologie et les télécommunications. Nul ne doute que la Chine se laissera faire sans sourciller…à ce propos, on peut raisonnablement envisager que les entreprises américaines seront-elles aussi visées par des barrières douanières prochainement. Le nouveau conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow, est favorable au libre-échange, ça promet…D’ailleurs Monsieur Kudlow a déjà pris position en indiquant que la Maison Blanche supporte un dollar fort. Il «achèterait le billet vert et vendrait l’or».

Pour en revenir au marché, notons que l’indice S&P500 (SPX) clôture en baisse depuis le début de la semaine en ouvrant chaque jour dans le vert pour rendre les gains par la suite. Les volumes d’échanges sont très faibles et l’aversion au risque pousse les investisseurs vers les bons du trésor, le rendement du 10 ans US baissant à 2,81%. Le dollar et l’or n’ont apparemment pas écouté les propos de Larry Kudlow, le billet vert faisant du surplace à 1,2369 contre euro alors que le métal jaune traite à 1325$ l’once, le même niveau que la veille. La volatilité reprend quelque poil de la bête, l’indice VIX revenant à 16,95. Au chapitre des secteurs, les industrielles souffrent de la guerre commerciale déclenchée par Trump, les actions de la vente au détail peinent après une statistique décevante des…ventes au détail en février et les financières souffrent de la baisse des taux obligataires US. Les réseaux sociaux se portent bien, aidés par Twitter, qui gagne 7,3% après l’apparition de son CFO, Ned Segal, sur CNBC, Monsieur Segal indiquant que Twitter a beaucoup de marge de croissance, notamment dans les vidéos, les solutions business et le «machine learning». Les semi-conducteurs se portent relativement bien, notons que Broadcom (AVGO) publie ses résultats ce soir après la clôture de Wall-Street. Ford bénéficie de deux relèvements de recommandations et monte de 2,2%, fournissant du support à tout le secteur automobile.

Pour en revenir à Koh Lanta, pardon à la Maison Blanche, ce matin on lit dans Vanity Fair que la prochaine victime de Donald Trump pourrait être le procureur général Jeff Sessions. L’article est sorti peu avant la clôture hier soir et a encore augmenté l’incertitude ambiante.

Ce matin en Europe, les futures ouvrent en légère hausse. On attend les décisions des banques centrales de Norvège et de Suisse, le marché n’attendant aucun changement. En France, les prix à la consommation en février sont sortis en ligne avec les attentes et, comme en Allemagne, restent bien loin de l’objectif de 2% de la Banque Centrale  Européenne (BCE), à 1,3%. Cet après-midi aux Etats-Unis, nous suivrons les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, l’indice de la Fed de Philadelphie et l’Empire Manufacturing.

Le deputy CEO de Société Générale, Didier Valet, quitte la banque pour divergence de vues, l’IPO Siemens Healthineers est encore ouverte aujourd’hui, les books ferment à midi, Lufthansa augmente son dividende plus que prévu (80 centimes contre 50 attendus) et Barclays dégrade Sunrise à UnderWeight. Notre recherche confirme sa recommandation d’achat sur Roche mais réduit son objectif de cours de 281 à 266 francs. Le bon Roche en baisse de 3% à l’ouverture soit 6,70 francs mais le titre détache 8,50 francs de dividende aujourd’hui , Roche est donc en légère hausse en ce moment.