Wall-Street passe le test de la démission de Gary Cohn avec mention. Le marché se réveille inquiet et se couche rassuré. Petit rappel: Gary Cohn, le principal conseiller économique de Donald Trump, démissionne mardi soir, probablement sur le constat qu’il ne parviendra pas à infléchir la volonté du président d’implémenter ses nouveaux tarifs sur l’acier et l’aluminium. Ambiance «gueule de bois» hier matin donc et les marchés qui ouvrent dans le rouge, échaudés par cette énième mauvaise nouvelle. On se dit alors que cela va au moins nous permettre de jauger le sentiment réel des investisseurs. Et le constat est rassurant: un marché fragile, prêt à baisser, aurait saisi cette opportunité pour «plonger». Rien de cela à Wall-Street hier, l’indice S&P500 (SPX) clôture au plus haut de la session et à l’équilibre. Notons que, en fin de journée, la Maison blanche évoque de possibles exemptions, au cas par cas, notamment pour le Canada et le Mexique. L’indice Nasdaq100 (NDX) grappille 0,24% et a réalisé désormais 4 séances consécutives de hausse. Certes, les volumes d’échanges restent limités mais les performances sont là. La volatilité baisse un peu plus, l’indice VIX abandonnant 3,2% à 17,76. Sur la partie des taux d’intérêts, le rendement du 10 ans US remonte quelque peu, à 2,87%, là encore une raison de baisser qui n’est pas saisie par la bourse. Le dollar est stable, l’indice Dollar Index DXY à 89,50 et l’euro reste aux alentours de 1,24 contre le billet vert. La paire euro/suisse est active et revient à 1,17, à suivre de près. Le pétrole (WTI Light Crude) souffre des inventaires hebdomadaires et pénalise le secteur de l’énergie. Sans surprise, les titres de l’acier sont en hausse mais le secteur qui retient le plus l’attention est celui des semi-conducteurs, l’indice SOX clôturant à un niveau record. Advanced Micro Devices (AMD) progresse de 4% sur la journée sur des rumeurs de rachat par Microsoft, rumeurs propagées par TTN (Trade The News). Intel n’est pas en reste, qui a progressé de plus de 4% ces trois dernières sessions. Lam Research (LRCX), c’est 9% de hausse en trois jours. Ajoutez à ce cocktail de titres gagnants un article du Wall-Street Journal indiquant que la demande de puces (chips) reste en croissance et tout est dit, il faut avoir des semi-conducteurs dans son portefeuille.

Le livre beige de la Fed (Beige Book), publié hier soir à 20h, ne nous apprend rien de nouveau. la Fed relève une accélération «modérée» des salaires et des prix aux Etats-Unis, ce qui ne semble pas préfigurer un durcissement monétaire plus brutal que prévu outre-Atlantique.

Aujourd’hui c’est jour de banque centrale. Et pas la moindre car c’est au tour de la Banque Centrale Européenne (BCE) d’annoncer sa décision quant aux taux d’intérêts (à 13h45 heure de Francfort). Le marché n’attend aucun changement. En revanche, ce qui intéresse tout le monde c’est le discours de Mario Draghi, à 14h30. Va-t-il changer de ton? Nous donnera-t-il quelque information sur une remontée des taux à terme? Tiendra-t-il compte de l’instabilité politique à Washington DC? Quid de sa vue sur l’inflation en Zone Euro? Bref, le marché devrait rester neutre jusqu’au discours de Super Mario.

D’ailleurs les indices européens ouvrent autour de l’équilibre, la retenue est de mise, on orientera les indices cet après-midi. Dans ce contexte la Suisse fait quelque peu exception, l’indice SMI en hausse de 0,5%, porté par Nestlé qui s’adjuge 1%. Renault rend 1% après sa forte hausse d’hier. Le titre s'est envolé de 11% en séance (il a clôturé à +5,6%) sur le retour du serpent de mer du dossier: une intégration plus poussée avec Nissan allant jusqu'à une fusion. C'est l'agence Reuters qui a mis le feu aux poudres en indiquant dans l'après-midi que les deux constructeurs discutaient d'un rapprochement passant notamment par la cession des 15% détenus par l'Etat français au groupe japonais. En soirée, un porte-parole de l'Alliance Renault-Nissan a toutefois démenti toute discussion à ce sujet. Bon, on se rappelle bien que SBS et UBS avaient à l’époque formellement démenti les rumeurs de fusion…à suivre donc…Swiss Re est relevée à «acheter» par Société Générale, le titre en hausse de 0,9%. Par ailleurs nous aimons Axa (+0,8%) qui présente une configuration fondamentale et technique rare, très attractive. Nous recommandons d’acheter le titre.

Tout le monde sur le pont à 14h30, Mario Draghi sera l’arbitre du jour.