La chronique des marchés de Vontobel au 9 mars

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq +0,42%, SPX +0,45%, Dow +0,38%, Russell -0,16%, SOX +0,11%, Eurostoxx +1,06%, SMI +1,27%.

Wall-Street termine sa journée en légère hausse, à l’issue d’une séance nerveuse. Donald Trump signe le décret instaurant des taxes sur l’importation d’acier et d’aluminium aux Etats-Unis, ces barrières douanières entreront en vigueur dans 15 jours. Le marché reste cependant calme, voire stoïque (ou peut-être que plus rien ne l’étonne avec le président des Etats-Unis…), surtout parce que le Mexique et le Canada en seront exemptés.

Fake news? poisson d’avril anticipé? Donald Trump annonce qu’il se rendra à l’invitation de Kim Jong Un pour discuter de…dénucléarisation!!! Et personne ne sourcille?…Quoi qu’il en soit, les places financières asiatiques en profitent quelque peu, cela ayant le mérite d’améliorer le sentiment général des marchés. Prix Nobel de la paix pour les deux dirigeants? De retour sur terre et plus précisément à Wall-Street, l’indice S&P500 (SPX) remonte pile sur sa moyenne mobile à 50 jours, c’est toujours bon à prendre, alors que le Nasdaq 100 (NDX) clôture dans le vert pour la 5e séance consécutive. Au chapitre des secteurs, je retiens les semi-conducteurs (SOX) qui postent un nouveau record historique à la cloche et les titres de la vente au détail, qui souffrent des résultats décevants de Kroger (KR -12,4%). La volatilité rend encore un peu plus de terrain, l’indice VIX abandonnant 6,7% à 16,54. Sur le front des monnaies, le dollar index DXY reste soutenu et traite à 90,15. L’euro perd du terrain contre le billet vert, ce matin à 1,2307. La faiblesse de la monnaie unique européenne est provoquée par la Banque Centrale Européenne (BCE), le discours hier après-midi de Mario Draghi, le patron de la BCE, étant jugé trop prudent. Super Mario souligne la faiblesse persistante de l’inflation dans la zone euro malgré une croissance revue à la hausse. On peut être quelque peu déçu, voire frustré, que le premier banquier du vieux continent reste sur la retenue lorsqu’il s’agit de commenter l’état de l’économie de la zone Euro. Le marché européens des actions a certainement besoin d’un signal de départ, d’un coup de pouce, d’un message fort indiquant à la communauté des investisseurs que l’Europe est véritablement de retour et que son économie est vraiment forte. Cela dit, on peut aussi comprendre Mario Draghi, qui doit aussi tenir compte de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Et lorsqu’il regarde du côté de Washington DC, cela doit se compliquer quelque peu dans sa tête…De retour à Wall-Street, le New York Times annonce que Netflix est en négociations avancées avec Michelle et Barack Obama pour difffuser une série sur eux. Rappelons que Neflix domine le monde du contenu et gagne de nouveaux abonnés en nombre chaque jour. Même Apple tente de se faire une place dans ce domaine. Et Apple dispose d’une montagne de cash…

Parlons un peu d’Asie où la Banque du Japon (BoJ) a décidé de ne pas changer le niveau actuel de ses taux d’intérêts (-0.1%) le gouverneur Haruhiko Kuroda indiquant clairement que la politique monétaire expansionniste (accomodante) de la BoJ est là pour durer, notamment à cause de l’absence d’inflation, l’indice des prix se situant nettement en-dessous des 2%. Ce n’est pas anecdotique car la quasi intégralité des autres banques centrales est soit en train de remonter ses taux, soit sur le point de le faire. On peut donc s’attendre à un affaiblissement du yen et à une poursuite de la hausse de l’indice Nikkei 225.

Aujourd’hui le marché va focaliser sur la statistique des créations d’emplois en février aux Etats-Unis. Les données de janvier avaient fait état d’une accélération surprise des hausses de salaires, ce qui avait déclenché la correction boursière actuelle. Mercredi, dans son Livre Beige, la Fed a évoqué une croissance économique toujours «modeste à modérée» aux Etats-Unis, et a relevé une «accélération» des hausses de salaires et des prix, qu’elle a qualifiée de «modérée». Ces remarques semblent accréditer l’hypothèse d’une nouvelle hausse des taux directeurs lors de la réunion des 20 et 21 mars prochain, mais la Fed ne fait pas état de dérapages susceptibles de la forcer à relever ses taux plus vite que prévu. Jusqu’ici, l’institution a laissé entendre qu’elle relèverait trois fois le taux des «fed funds» cette année. Cependant, après la hausse plus forte que prévue des salaires en janvier, certains investisseurs commençaient à craindre un 4ème tour de vis. La statistique du jour est donc à suivre de près…

A lire aussi...