Gonet: l'actualité des marchés au 7 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,83%, S&P 500 +0,88%, Nasdaq +0,70%, Russell 2000 +2,37%, Sox +2,83%, Eurostoxx +0,63%, SMI +0,21%.

Wall Street a ralenti le rythme mais rien ne semble capable de la faire baisser. Les quatre principaux indices boursiers américains (S&P500 – SPX, Dow Jones, Nasdaq100 – NDX et Russell2000 – RTY) terminent tous leur séance de vendredi sur de nouveaux records, malgré l'annonce de chiffres de l'emploi décevants en novembre. Les investisseurs estiment que cette dégradation du marché de l'emploi poussera les élus du Congrès à adopter rapidement, peut-être avant Noël, un nouveau plan de soutien à l'économie, alors que les cas de coronavirus continuent de flamber outre-Atlantique, en attendant la vaccination. Les actions dites de valeurs se comportent légèrement mieux que leurs consoeurs de momentum / croissance avec, en tête de peloton, les titres de l’énergie, les materials et les industrielles. Notons que la tech reste relativement en retrait avec l’indice NYFANG qui clôture proche de l’équilibre. L’appétit au risque est bien présent et on se débarrasse de ses obligations gouvernementales, le rendement de l’emprunt US à 10 ans remontant à 0,95%. Les volumes d’échanges reculent quelque peu mais se situent tout de même à 11,4 milliards d’actions échangées sur le NYSE. Le pétrole reste bien entouré, le baril de WTI Light Crude traite à 46 dollars ce matin, au lendemain de l'accord de l'Opep+ en vue de relever progressivement sa production, retrouvant ses plus hauts niveaux depuis 9 mois. Le Dollar Index (DXY) reste faible et traite à 90,80, la paire eur/usd à 1,2125 ce matin. La volatilité recule légèrement, l’indice VIX se replie de 2,3% à 20,79.

La résurgence du coronavirus a donc nettement freiné le marché de l'emploi en novembre. L'économie américaine n'a ainsi créé que 245’000 postes non-agricoles, près de deux fois moins que le consensus des économistes (environ 470’000), et après 610’000 créations en octobre. A noter que les créations de postes d'octobre ont en outre été révisées en baisse, de 638’000 à 610’000. Malgré tout, le taux de chômage a reculé à 6,7%, contre 6,8% de consensus de marché et après 6,9% en octobre, un phénomène lié essentiellement à une baisse de participation à la force de travail, tombée à 61,5%, de nombreux Américains s'étant découragés de chercher du travail en raison de la crise économique et sanitaire. Seule bonne nouvelle : le salaire horaire moyen a augmenté plus que prévu, de 0,3% par rapport au mois précédent, contre +0,1% de consensus, et il progresse de 4,4% par rapport à novembre 2019. Les commandes industrielles ont augmenté plus que prévu (+1%) en octobre sur un mois, contre un consensus de marché de +0,8% et après +1,3% en septembre, témoignant d'une confiance des entrepreneurs américains dans l'amélioration de la conjoncture à moyen terme.

A Washington, les chances d'un accord sur un nouveau soutien budgétaire ont fait un grand pas en avant cette semaine, avec d'une part la reprise des négociations entre Nancy Pelosi et Steven Mnuchin, et d'autre part, le dépôt par un groupe bipartisan de sénateurs démocrates et républicains d'un projet de relance d'un montant de 908 milliards de dollars, qui semble pouvoir déboucher sur un accord, peut-être avant les vacances de Noël. De son côté, le site politique 'The Hill' affirme que Donald Trump, lors d'un événement au Bureau Ovale, aurait jugé qu'un accord serait très proche et qu'il soutiendrait le possible «deal».

La Grande-Bretagne et l'Union européenne semblent proches d'un compromis sur l'accès du bloc aux eaux de pêche britanniques (j’ai dû déjà écrire cela de nombreuses fois…). Le concept de conditions de concurrence équitables resterait donc la principale question en suspens. «Les choses sont sur le fil du rasoir et c'est sérieux. Mon instinct me dit que c'est 50-50», déclare le Premier ministre irlandais Micheal Martin à la RTE. L'Allemagne et la France pourraient assouplir leurs exigences en matière d'égalité des conditions de concurrence, rapporte le Times. Les plans de Londres pour une nouvelle frontière commerciale en mer d'Irlande sont un «gâchis» et ne seront pas opérationnels d'ici le 1er janvier, déclarent les organismes commerciaux d'Irlande du Nord au Financial Times.

Voici venir les vaccins ! Les inoculations commencent en Grande-Bretagne demain. Les États-Unis pourraient démarrer vendredi si la FDA donne son accord pour une utilisation d'urgence jeudi. Les États-Unis ont enregistré plus de 200’000 nouvelles infections pour le quatrième jour consécutif samedi, et les décès pourraient atteindre 300’000 d'ici la fin de l'année, déclare l'ancien commissaire de la FDA Scott Gottlieb. L'avocat de Trump, Rudy Giuliani, a été hospitalisé après avoir été testé positif.

Cette semaine, jeudi précisément, la Banque Centrale Européenne (BCE) annoncera très probablement la seconde phase de son plan de soutien à l’économie. Les économistes pensent que le «programme d'urgence face à la pandémie» (PEPP) va passer de 1350 à 1950 milliards d’euros et que sa durée sera étendue au moins jusqu'en décembre 2021, voire au-delà. C'est par le biais de ce dispositif que la BCE rachète de la dette publique et de la dette privée pour soulager à la fois les entreprises, les intermédiaires financiers et les Etats. En parallèle, un nouveau round de prêts à des conditions exceptionnelles (TLTRO) sera lancé pour soutenir les établissements bancaires les plus fragiles.

La production industrielle allemande (8h00) et les chiffres du crédit à la consommation aux Etats-Unis (21h00) sont au programme. Ce matin, la Chine a annoncé une forte croissance de son import et de son export en novembre.

La démission de Jean-Pierre Mustier des commandes d'Unicredit n'aurait rien à voir avec une éventuelle acquisition de Banca Monte dei Paschi, déclare le nouveau président, Pier Carlo Padoan. Le co-CEO de Zalando, Rubin Ritter, va démissionner lors de la prochaine assemblée générale en 2021, après 11 ans dans l'entreprise. Elliott Management veut racheter Aryzta pour 890 millions de dollars. Airbnb et Doordash augmentent la fourchette de prix de leurs IPOs.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en baisse avec Tokyo qui recule de 0,76% à la cloche, Hong Kong qui rend 1,28%, Shanghai qui perd 0,81% et Séoul qui progresse de 0,51%. Le future SPX abandonne 10 points et l’Europe est indiquée en recul de 0,3% à l’ouverture de 9 heures.

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