Gonet: l'actualité des marchés au 21 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq -0,92%, Dow -1,6%, SPX -1,3%, Russell -2,2%, SOX -2,4%, Eurostoxx -1,80%, SMI -0,58%.

Wall Street ne retrouve pas son latin en cette fin de semaine. On continue de réfléchir à la nouvelle posture de la Fed dans les salles de marchés, tout en observant le rendement de l’emprunt US à 10 ans, qui baisse, baisse et baisse encore, ce matin à 1,39%. Les indices américains terminent leur journée près du plus bas du jour, dans des volumes d’échanges importants, troisième vendredi du mois oblige. La courbe américaine des taux continue de swinger, vendredi entre 7 et 9%. Le marché s’inquiète par ailleurs des propos de James Bullard, le patron de la Fed de Saint-Louis, qui déclare que «Powell a officiellement ouvert la discussion sur la fermeture du robinet de liquidités cette semaine». L’indice S&P500 (SPX) ne parvient pas à se maintenir au-dessus des 4200 points et casse sa moyenne mobile à 50 jours à la cloche. Il abandonne 1,9% sur la semaine alors que le Russell2000 (RTY), des 2000 plus petites capitalisations boursières américaines se prend les pieds dans le tapis, victime d’un retour en grâce des grosses capitalisations technologiques, au détriment notamment des titres dits de valeur. Sur la semaine, le RTY recule de 4,2% et casse sa moyenne mobile à 100 jours. C’est la plus mauvaise semaine de l’année pour le Dow Jones, seul le Nasdaq100 parvient à tirer son épingle du jeu, qui se maintient au-dessus des 14'000 points et parvient à grappiller 0,37% sur la semaine.

La volatilité se reprend, elle qui se morfondait. Le VIX (volatilité du SPX) décolle de 17% à 20,70, c’est un début, on commencera à la trouver attractive entre 30 et 35.

Nous voici donc dans le money time, l’heure de vérité pour les indices d’actions américains, donc mondiaux. Le marché est en train de prendre conscience que la Fed, l’air de rien, a sifflé la fin de la récré mercredi passé, récré qui durait depuis 2009… Les petits porteurs, dont bon nombre ont découvert le joyeux monde de la bourse en mars 2020, n’ont jamais vécu de réelle tempête boursière, quelle sera leur réaction à un baptême du feu potentiel? L’ambiance est en train de changer, la peur, illustrée par le VIX, tente un retour, je dis bien tente, méfions-nous des conclusions hâtives et des «bear traps», ces magnifiques pièges à ours que le marché sait si bien tendre. Le fait est que l’on assiste à des prises de bénéfices dans les valeurs cycliques, les titres plébiscités ce premier trimestre (banques, métaux de base, pétrolières). Sur le front des «meme stocks», le mouvement de désengagements a débuté avant la Fed, c’est à noter.

On a tendance à l’oublier, dans le cycle boursier, il est naturel que des corrections se produisent. La question n’est pas de se demander si cela va se produire mais quand la prochaine baisse surviendra et que faire à ce moment-là. Aujourd’hui, de nombreux indices boursiers évoluent à leur plus haut historique, comme par exemple le S&P500, le Nasdaq100 ou encore le Stoxx 600 européen. L’été s’installe parmi nous, les esprits s’apaisent, l’aversion au risque s’évapore, on baisse la garde, la volatilité est particulièrement faible.

Emmanuel Macron et la leader d'extrême droite Marine Le Pen déçoivent au premier tour des élections régionales en France, selon les sondages de sortie des urnes. La droite traditionnelle recueille 29% à elle seule, tandis que les partis de gauche et les Verts obtiennent 34%, selon un décompte de l'Ifop. Le Rassemblement national de Mme Le Pen obtient 19%, et le parti de M. Macron 11%. Le taux de participation n'a jamais été aussi bas. En Allemagne, le bloc conservateur d'Angela Merkel prend une avance de 8 points dans un sondage hebdomadaire, devançant encore le parti des Verts.

L'économie allemande est confrontée à un «grave danger» dû à l'augmentation des cas de la variante delta, déclare le président de l'Ifo, Clemens Fuest, à T-Online. Le pays déconseille de se rendre au Royaume-Uni. Selon un ancien responsable de la FDA, cette variante est également à l'origine d'infections dans certaines régions des États-Unis où les taux de vaccination sont faibles. La première croisière a pris le départ d'un port américain depuis que la pandémie a suspendu ses activités il y a 15 mois. De nombreuses entreprises japonaises ont commencé à vacciner leur personnel dans leurs bureaux.

Cette semaine, les investisseurs écouteront avec attention les allocutions des banquiers centraux, notamment Christine Lagarde (BCE) cet après-midi et Jerome Powell (Fed) demain. Mercredi, les indices PMI Flash du mois de juin retiendront l'attention, avant que la Banque d'Angleterre n'annonce l'orientation de sa politique monétaire jeudi en milieu de journée.

Au menu du jour, l'indice d'activité de la Fed de Chicago de mai est attendu à 14h30.

Air Liquide: J.P. Morgan passe de neutre à surperformance en visant 170 euros. Rio Tinto: UBS passe de neutre à vendre. Ferrari sélectionne AWS (Amazon) en tant que fournisseur cloud officiel. Les résultats de Mikron attendus en forte hausse.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse. Tokyo recule de 3,3%, Hong Kong perd 1,22%, Shanghai est inchangée et Séoul abandonne 0,83%. Le future SPX baisse légèrement de 5 points et l’Europe ouvre en repli de 0,6%. Le pétrole se maintient légèrement en-dessous des 72 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or peine à rebondir, actuellement à 1779 dollars par once. Le dollar se stabilise, le Dollar Index marque une pause à 92,18 après sa forte hausse post FOMC. La paire eur/usd évolue à 1,1878.

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