Gonet: l'actualité des marchés au 12 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,72%, S&P 500 -0,69%, Nasdaq -0,64%, Russell 2000 -0,56%, SOX -0,77%, Eurostoxx -0,02%, SMI +0,06%.

Wall Street débute sa semaine en glissant sur une peau de banane nommée pétrole. Rassurons-nous, pas trop de casse à signaler au final et un marché plutôt calme, orphelin de sa composante obligataire le temps d’une journée. Les volumes d’échanges sont faibles avec 8 milliards de titres traités sur le NYSE, on se rappelle au passage que la semaine passée fut positive pour les indices, il n’y a pas le feu au lac donc, mais ce satané pétrole commence à faire jaser. Le baril de WTI Light Crude vient renifler le niveau de 82 dollars en séance et clôture un peu au-dessus de 80 dollars, on n’avait plus vu ça depuis octobre 2014, une éternité d’un point de vue du marché.

Arrêt sur image: la hausse des matières premières se poursuit, accentuant la pression sur la pénurie d'énergie mondiale. Le Wall Street Journal note qu'alors que le pétrole prolonge sa hausse, le gaz naturel américain se maintient également près de son plus haut niveau en 13 ans (mais il semble se calmer, on voit cela plus bas). En parallèle, les prix britanniques ont augmenté de 150% depuis le début de l'année, malgré une certaine détente suite à l'intervention de la Russie la semaine passée. Notons aussi que les prix des métaux sont également en hausse (on exclut ici l’or, qui est en vacances en Catatonie et ne bouge quasiment plus, l’once stagne à 1760 dollars), la crise énergétique en Chine ayant pesé sur la production de cuivre, d'aluminium et de zinc. Les prix à terme du charbon chinois ont également atteint un niveau record à la suite des inondations. Les prix record des engrais devraient également pousser à la hausse les prix des denrées alimentaires, qui ont déjà atteint un pic depuis dix ans, selon l’agence Bloomberg. Et c’est bien là que le bât (du marché des actions) commence à blesser: la hausse des prix de l'énergie pourrait continuer à pousser l'inflation à la hausse dans les mois à venir, ce qui, selon certains économistes et stratèges, pourrait freiner les dépenses de consommation et finalement peser sur la reprise américaine.  En un mot, la poussée de fièvre actuelle des matières premières augmente les risques de stagflation, dont plus ou moins personne ne veut entendre parler.

On a beaucoup entendu parler de l’explosion à la hausse des prix du gaz naturel ces derniers temps, surtout en Europe. La frénésie spéculative semble se calmer ces derniers jours. les prix du gaz naturel américain (NG1) tombent à leur plus bas niveau en deux semaines, s'établissant à -4% à 5,345 $/MMBtu, alors que les prévisions d'un temps plus doux que la normale se poursuivent jusqu'à la fin octobre et que les inquiétudes s'apaisent quant au potentiel de contagion de la crise énergétique en Europe. Encore une fois, merci Vladimir…

Concluons cet arrêt sur image en revenant au pétrole. Je note que, depuis le mois de juin, la performance du baril de WTI Light Crude et celle de l’ETF XLE (qui se compose d’actions liées à l’énergie) diverge notablement, en faveur du Crude. En général, un tel contexte implique que l’un des deux a tort et doit donc rejoindre l’autre, j’ai un avis à ce sujet, j’espère que vous aussi.

Retour à Wall Street où l’indice S&P500 (SPX) clôture un tout petit point au-dessus de sa moyenne mobile à 100 jours. En termes de résistance, il est actuellement tenu en respect par sa 50 jours, qui se situe à 4437 points, clôture à 4361 hier. Du côté de la technologie, la configuration est un peu plus fragile avec le Nasdaq100 (NDX) qui passe en-dessous de sa 100 jours à la cloche. Mais pas de panique, le NYFANG est là qui veille et termine sa journée pile sur sa 50 jours, on rappelle au passage que les FAANGs pèsent environ 25% du SPX, qui est soutenu hier par les materials et les titres de l’immobilier, pour le reste avouons-le, on s’ennuie ferme dans les salles de marchés, la saison des résultats de sociétés au troisième trimestre débute aujourd’hui, on a hâte de découvrir les prévisions des firmes autour du globe. La volatilité rebondit, le VIX reprend 6.5% et vient se poser pile sur le niveau de 20, un niveau franchement pas excitant pour les adeptes de produits structurés ou de ventes d’options, on a vu nettement mieux. Notons enfin que les vendeurs semblent ne pas avoir terminé leur travail à la cloche d’hier soir, on observe des intérêts vendeurs pour 600 millions de dollars à l’auction de fin de journée.

Le marché obligataire est de retour dans le calme, le rendement de l’emprunt US à 10 ans traite à 1,60% ce matin. Côté billet vert, c’est aussi assez calme, le dollar reste soutenu, la paire EUR/USD évolue à 1,1564.

Les banques d'État chinoises semblent être les suivantes sur la liste... Xi Jinping examine si 25 institutions financières, dont des régulateurs, des prêteurs et des fonds d'investissement, se sont trop rapprochées d'entreprises privées, en particulier de celles qui sont dans le collimateur de Pékin, selon le Wall Street Journal. Un exercice similaire en 2015 a abouti à des peines de prison pour quelques régulateurs, cadres bancaires et investisseurs accusés de délits d'initiés.

Kristalina Georgieva reste à la tête du FMI. Le conseil d'administration réaffirme sa pleine confiance en elle après avoir examiné les accusations selon lesquelles elle aurait influencé de manière inappropriée un classement de la Banque mondiale sur le climat des affaires en Chine lorsqu'elle y travaillait. Cette décision est prise après que les États-Unis ont annoncé qu'ils ne demanderaient pas la révocation de Mme Georgieva et que les gouvernements européens se sont également prononcés en faveur de son maintien.

L'Union européenne ne perd pas de temps pour conquérir le marché des obligations vertes, en proposant aujourd'hui la plus grosse opération jamais réalisée. L'Union européenne va émettre sa première obligation verte d'une durée de 15 ans par l'intermédiaire des banques afin de lever 12 milliards d'euros, ce qui battra le record établi par le Royaume-Uni le mois dernier.

Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, interdit les vaccins obligatoires dans son État, ouvrant la voie à une confrontation avec le gouvernement fédéral. Amazon laissera les managers décider du moment où les employés de l'entreprise doivent retourner au bureau, modifiant sa position antérieure selon laquelle les travailleurs devraient être de retour en janvier. Les cas ont diminué dans les deux plus grands États australiens.

Les chiffres de l'emploi britannique en septembre (sortis plus ou moins en ligne avec les attentes) précédent l'indice ZEW de confiance des financiers allemands en octobre (11h00) et l'enquête JOLTS sur les ouvertures de postes aux Etats-Unis (16h00).

ASML: Sabadell passe de vendre à achat en visant 805 euros. Gurit: Research Partners passe de vendre à conserver en visant 1700 francs. Kering: Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 775 à 750 euros. LVMH: Sabadell passe de vendre à achat en visant 706 euros. Société Générale: Sabadell passe de vendre à achat en visant 31,26 euros. Sulzer: Baader Helvea reste à accumuler avec un objectif de cours réduit de 105 à 100 francs. Le patron de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, estime que le bitcoin ne vaut rien et doit être régulé. La crise China Evergrande Group met le rôle de PwC sous les projecteurs, selon le Financial Times. Le conseil de surveillance de Facebook doit rencontrer Frances Haugen, ancienne employée et lanceuse d'alerte, au cours des prochaines semaines. Chevron prévoit de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici à 2050 après avoir triplé ses investissements en faveur de la réduction des émissions de carbone. Stadler Rail signe un gros contrat de 264 millions de dollars en Nouvelle-Zélande. Givaudan s'offre DDW. Syngenta soumet de nouvelles données pour relancer son processus d'introduction à Shanghai, bloqué par l'opérateur de marché.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent dans le rouge. Tokyo recule de 0,94% à la cloche, Hong Kong perd 1,66%, Shanghai abandonne 2,08% et Séoul rend 1,35%. Le future SPX recule de 0,5% et son alter ego européen de 1,1%. Gardons un œil attentif sur le baril, le WTI Light Crude traite actuellement à 80,59 dollars.

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