Bonds Europe: l’annonce de la Fed conforte la détente des taux

AWP

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A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini stable à -0,63%.

Les taux d’emprunt en zone euro se sont modérément détendus mardi dans le sillage de l’annonce surprise de la Fed, qui a baissé de 50 points de base ses taux directeurs afin d’atténuer l’impact économique du coronavirus, une mesure déjà anticipée par les investisseurs.

«La Fed a pris les marchés un petit peu par surprise en baissant ses taux de 50 points de base, ce qui était attendu quasiment à 100% mais d’ici le milieu de mois, lors de leur réunion du 18 mars», a commenté auprès de l’AFP Julien Rolland, gérant obligataire spécialiste des taux souverains chez Aviva Investors. «La Fed a donc pris les devants.»

«A la lumière (des) risques (économiques liés au coronavirus) en constante évolution», la Fed «décide aujourd’hui d’abaisser ses taux d’un demi-point de pourcentage», a-t-elle annoncé dans un communiqué publié peu après une réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G7, dont aucune annonce concrète n’était sortie.

Cette décision prise en dehors du calendrier habituel des réunions monétaires a été prise à l’unanimité. C’est une première depuis la crise financière de 2008.

La banque centrale australienne l’avait devancée mardi en annonçant un abaissement de ses taux d’intérêt à un niveau historiquement bas.

«Les taux ont globalement baissé» dans le sillage de cette décision prise dans l’urgence, «surtout aux Etats-Unis où on commence à anticiper plus de baisses encore», selon Julien Rolland.

La BCE attendue au tournant

En Europe, cette détente a davantage été prononcée sur les taux des pays moins solides de la zone euro comme l’Italie et l’Espagne.

En revanche, la variation sur le taux allemand - qui n’a pas dépassé son plus bas atteint lundi - n’a pas été spectaculaire après la Fed, «ce sont davantage les écarts de taux au sein de la zone euro qui ont eu tendance à se resserrer davantage, notamment entre l’Italie et l’Allemagne», a relevé M. Rolland.

Avant la communication surprise de la banque centrale américaine, les taux d’emprunt de la France et de l’Allemagne remontaient légèrement tandis que ceux de l’Italie et de l’Espagne se repliaient.

«Pour l’instant, il est difficile de voir quelles seront les conséquences sur les marchés», notamment les marchés actions, a ajouté le gérant obligataire.

Si les Bourses européennes ont accéléré immédiatement après les annonces de la banque centrale américaine, elles ont ensuite tempéré leur enthousiasme à la clôture, tandis que Wall Street évoluait dans le rouge.

«Maintenant, il est assez largement anticipé que la BCE, une fois que la Fed a baissé ses taux, réagisse à son tour avec une baisse de dix points de base dès le rendez-vous de la semaine prochaine», a estimé M. Rolland.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde s’est en effet dite prête lundi soir à «prendre les mesures appropriées» face aux risques que la progression du nouveau coronavirus fait courir à l’économie, donnant rendez-vous aux marchés le 12 mars, à l’occasion de la prochaine réunion de l’institution.

Côté indicateurs, l’inflation en zone euro a reculé en février, selon un chiffre provisoire, se situant ainsi très en deçà de l’objectif de la BCE, et qui pourrait être un signe de l’impact du coronavirus.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini stable à -0,63%.

Celui de la France s’est replié à -0,33% contre -0,31% la veille. Il est descendu jusqu’à -0,34%, un plus bas depuis le 6 septembre 2019.

Le taux à dix ans de l’Espagne s’est nettement détendu à 0,18%, un plus bas depuis début octobre, contre 0,28% la veille tandis que celui de l’Italie s’est replié à 0,98% contre 1,13%.

Le taux d’intérêt à 10 ans du Royaume-Uni a peu varié, finissant à 0,39% contre 0,40% lundi.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans s’enfonçait encore à 1,05% contre 1,16% la veille, après avoir plongé jusqu’à 1,02%, nouveau plus bas historique. Le taux américain à 30 ans se repliait à 1,65% contre 1,72%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 0,76% contre 0,90%.

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