Bonds Europe: investisseurs peu enclins au risque

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reflué à -0,39% contre -0,37% jeudi à la clôture.

Le marché de la dette s’est détendu vendredi, prisé par des investisseurs peu enclins à prendre des risques compte tenu des craintes toujours prégnantes entourant le coronavirus et de statistiques fragiles notamment en Europe.

«Aujourd’hui, les marchés manifestent leur aversion pour le risque, avec des taux d’emprunts qui se détendent et des actions qui baissent», a résumé auprès de l’AFP Aurélien Buffault, responsable gestion obligataire chez Meeschaert Asset Management.

«Le coronavirus reste le fil rouge des investisseurs qui se positionnent au gré des nouvelles statistiques et informations à ce sujet. Aujourd’hui, ils s’inquiètent de l’impact du virus sur l’économie chinoise et mondiale», a-t-il poursuivi.

«La grande inconnue en la matière reste l’ampleur que cela aura, sachant que le contexte est meilleur du fait de la trêve commerciale avec les Etats-Unis», a-t-il ajouté.

«Le gouvernement a agi très rapidement, mais il a mis à l’arrêt des zones entières de production industrielle très importantes. Il a fait ainsi le pari d’une résolution rapide, toutefois si cela dure l’impact en sera d’autant plus fort», selon l’expert.

Deux semaines après la mise de facto en quarantaine du Hubei, province chinoise où est apparue la pneumonie virale, l’épidémie a contaminé 31.161 personnes en Chine continentale, dont 636 sont mortes, selon un dernier bilan officiel.

Dans le reste du monde, 240 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires, dont deux mortels, à Hong Kong et aux Philippines.

La Banque centrale américaine (Fed) a en outre redit vendredi que les conséquences sur l’économie chinoise de l’épidémie de nouveau coronavirus allaient pénaliser l’économie mondiale, et indiqué qu’elle continuait à regarder de près les évolutions de la conjoncture, selon un rapport publié vendredi.

Production industrielle européenne

Le marché a également été soutenu par les indicateurs de la journée.

«Cela a commencé dès ce matin avec des statistiques d’activités industrielles en Allemagne et en France qui n’ont pas été très bonnes et qui montrent que le moteur européen va peut-être mettre un peu plus de temps à repartir», a estimé M. Buffault.

La production industrielle de la première économie de la zone euro a ainsi reculé de 3,5% en décembre tandis que celle de la France a reflué de 2,8%.

Et les chiffres très attendus de l’emploi en janvier outre-Atlantique ont été un peu mitigés, selon lui. Cela n’a donc pas suffi pour compenser l’aversion au risque du jour.

Derrière les créations d’emplois, nettement supérieures aux prévisions, «le taux de chômage ou celui de la participation sont un peu décevants», a-t-il détaillé.

Au total, 225.000 emplois ont été créés au cours du premier mois de l’année 2020 quand les analystes tablaient sur 164.000, mais le taux de chômage a, lui, augmenté de 0,1 point à 3,6%.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reflué à -0,39% contre -0,37% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi une tendance similaire, à -0,13% contre -0,12%, à l’instar de celui de l’Italie à 0,94% contre 0,96%, tandis que celui de l’Espagne a fini inchangé à 0,29%.

Le taux d’intérêt à 10 ans du Royaume-Uni a aussi peu bougé à 0,59% contre 0,58%.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans reculait, à 1,59% contre 1,65% la veille, tout comme celui à 30 ans, à 2,04% contre 2,11%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,41% contre 1,45%.

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