Les taux d’emprunt européens se sont stabilisés vendredi à l’issue d’une séance volatile sur la dette italienne, profitant d’annonces positives sur le front commercial et de la part de la Banque centrale européenne (BCE).

La BCE envisage une nouvelle salve de prêts à long terme et à taux bas en direction des banques de la zone euro, a affirmé vendredi Benoit Coeuré, membre du directoire de l’institution.

Ces prêts géants à bas taux destinés aux banques de la zone euro font partie des outils qui ont été utilisés par la BCE pour soutenir l’économie après la crise, en favorisant l’accès des banques à des crédits à bas coût.

Cette annonce «soutient l’environnement des obligations souveraines», indique à l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche de SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

L’autre «bonne nouvelle» provient de la «détente entre les Américains et les Chinois sur les taxes douanières», a-t-il ajouté.

Donald Trump s’est montré optimiste vendredi sur la perspective de mettre fin à la guerre commerciale qu’il mène contre Pékin et a évoqué la possibilité de prolonger la trêve au-delà du 1er mars avant de frapper des importations chinoises de lourds tarifs douaniers.

Cependant, avant de se stabiliser en fin d’après-midi, la dette italienne a été particulièrement sujette à la volatilité pendant la séance.

«La tension a été forte sur la dette italienne sur fond de propos de Claudio Borghi», le conseiller économique de la Ligue, le parti d’extrême droite membre de la coalition au pouvoir, ayant brandi la menace d’une sortie de son pays de l’Union Européenne, a observé M. Lesné.

Dans la foulée de ces propos à la mi-journée, «les taux d’emprunt italiens ont alors progressé de 11 points de base à 2,91%, avant que cette tension ne s’amenuise», a-t-il précisé.

Par ailleurs, Bruxelles et Paris ont mis vendredi la pression sur l’Italie pour qu’elle prenne une décision sur la construction du tunnel ferroviaire du Lyon-Turin sous les Alpes, alors que la coalition italienne s’écharpe sur le sujet.

«L’effet du commentaire de M. Borghi a pu se coupler aux tensions persistantes entre la France et l’Union Européenne et l’Italie», souligne l’analyste.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne est resté stable à 0,101% contre 0,103% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a fait de même, s’établissant à 0,536% contre 0,529%, tout comme le taux à dix ans de l’Italie qui ressort à 2,799% contre 2,803% et celui de l’Espagne à 1,240% contre 1,242%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans est lui aussi resté quasiment stable à 1,160% contre 1,150%.

Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans progressait légèrement à 2,666% contre 2,653% jeudi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,000% contre 2,997%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,516%, contre 2,493%.