Avec une inflation conforme aux attentes, les marchés européens restent sur leur faim

AWP

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Après de nouveaux pics en séance, Paris termine en repli de 0,34% et Francfort avance de 0,44%. Londres grappille 0,07% et Milan cède 0,11%. A Zurich, le SMI monte de 0,21%.

Les bourses sont mitigées jeudi après la publication de données sur l’inflation en France, Allemagne et aux États-Unis, qui ont peu de chances d’inciter les Banques centrales à baisser leurs taux d’intérêt directeurs.

En Europe, Paris et Francfort ont établi un nouveau record de points dès le début de la séance mais ont ensuite connu des trajectoires différentes: Paris a finalement terminé en repli de 0,34%, alors que Francfort a gagné 0,44%. Londres a avancé de 0,07% et Milan a cédé 0,11%. A Zurich, le SMI a gagné 0,21%.

A Wall Street, le Dow Jones cédait 0,27%, le S&P 500 était stable et le Nasdaq avançait de 0,10% vers 16H45 GMT.

Les chiffres de l’inflation se sont succédé sur les marchés financiers, mais n’ont guère changé l’idée des investisseurs sur la trajectoire des prix.

En France et en Allemagne pour le mois de février, comme aux Etats-Unis pour janvier, la hausse des prix sur un an a ralenti. Mais, en comparant avec le mois précédent, les prix ont rebondi.

Les chiffres sont toutefois conformes aux prévisions et n’ont donc pas surpris les investisseurs.

«La période d’inflation à deux chiffres dont nous sortons est bel et bien révolue. Cependant, en décomposant le cycle de l’inflation, certaines pressions inflationnistes restent vives», notamment du côté de «la demande», et non plus de l’offre, juge Florian Ielpo, responsable macro-économique à Lombard Odier IM.

Cette situation «pourrait amener les banquiers centraux à ne baisser leurs taux qu’avec prudence» selon lui.

Les marchés ont fini par se ranger à cette idée: ils «sont désormais totalement en phase» avec «les attentes des membres de la Fed» sur la trajectoire des taux durant l’année, note Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN Amro IS. Il observe toutefois que ce repositionnement «n’a pas provoqué autant de tensions qu’anticipé» sur les indices boursiers.

Sur le marché obligataire, le taux allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, s’établissait à 2,40% vers 16H40 GMT, contre 2,46% en clôture mercredi. Le taux américain à même échéance était à 4,22% contre 4,26% mercredi, alors qu’il était en nette hausse avant la publication de l’indice d’inflation américain.

Beiersdorf sans fard

L’action du groupe de cosmétiques Beiersdorf (Nivea) a reculé de 3,37% à Francfort après ses résultats annuels. Le groupe a annoncé un chiffre d’affaires record et va augmenter son dividende de 43%, mais «les attentes des investisseurs étaient très hautes» pour cette publication, soulignent les analystes de Stifel. «Le quatrième trimestre a raté les objectifs», soulignent aussi ceux de Deutsche Bank.

A Paris, L’Oréal a reculé de 1,09%.

Grifols chute encore

Le géant pharmaceutique espagnol Grifols, dans la tourmente depuis des accusations de manipulation comptable en début d’année, a vu son bénéfice reculer l’an dernier malgré des ventes record, en raison du coût d’un important plan de restructuration. L’action a dévissé de 35% et vaut moins de la moitié de son prix au 31 décembre 2023.

Le bitcoin poursuit son ascension

Le bitcoin a passé largement la barre des 60.000 dollars mercredi et poursuivait son ascension jeudi: vers 16H40 GMT, il s’offrait encore 2,07% à 61.800 dollars, en hausse de 45% depuis le 1er janvier.

«Cette flambée des prix est logique: l’offre est limitée, la demande explose, les vendeurs ne sont pas disposés à vendre et l’arrivée des ETF Bitcoin a rendu cette classe d’actifs plus intéressante aux yeux des grands investisseurs», commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les prix du pétrole montaient légèrement. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, gagnait 0,18% à 83,83 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, prenait 0,45% à 78,89 dollars.

Sur le marché des changes, le billet vert avançait de 0,29% par rapport à l’euro, à 1,0807 dollar pour un euro.

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